«C'est une politique qui a été dégradée, pas la France», a affirmé François Hollande, dans une déclaration solennelle depuis son QG de campagne à Paris. Le socialiste a qualifié la dégradation de la note financière de «grave».
«Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A un objectif de sa politique et même une obligation pour son gouvernement. C'est ainsi qu'avaient été justifiés pas moins de deux plans de rigueur en quatre mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue», a ajouté le candidat de gauche.
«C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est mise en cause. Elle a manqué de cohérence, elle a manqué de constance et elle a manqué de clairvoyance et surtout de résultats», a dénoncé François Hollande. Selon lui, «ce sont (...) les Français qui risquent de payer la conséquence de cette dégradation».
Moment inopportun
Le commissaire européen chargé de réguler les marchés financiers et l'activité des agences de notation, le Français Michel Barnier, s'est quant à lui dit «étonné» du moment choisi par Standard & Poor's pour dégrader la note de plusieurs pays, dont la France, alors que la zone euro est en train de durcir ses règles budgétaires.
Michel Barnier a estimé dans une déclaration transmise à l'AFP que l'évaluation de l'agence ne prenait pas en compte «les progrès actuels».
«Au-delà de cette note, qui ne constitue qu'un avis parmi d'autres, ce qui me paraît le plus important, c'est l'évaluation économique objective que nous faisons de la situation actuelle», a assuré le commissaire, qui effectue actuellement une tournée en Asie.