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Hollande et Burkhalter veulent s'entendre sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse

Alors qu'il recevait le président de la Confédération Didier Burkhalter à l'Elysée, le président de la République François Hollande a accepté l'invitation du Conseil fédéral pour une visite d'Etat en Suisse en 2015. Les deux présidents souhaitent également trouver rapidement un accord sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse.

30 oct. 2014, 18:56
Le président de la Confédération Didier Burkhalter a été reçu jeudi à l'Elysée par le chef d'Etat français François Hollande. A cette occasion, le président de la République a accepté l'invitation du Conseil fédéral à effectuer une visite d'Etat en Suisse dans le courant 2015.

Didier Burkhalter a misé jeudi sur le poids des relations économiques entre la Suisse et la France pour convaincre François Hollande. Le président de la Confédération a évoqué l’emploi pour débloquer les négociations sur l’EuroAirport. Sur la libre circulation des personnes, il a rappelé l'importance de la Suisse pour l'Europe.

"Il y a un milliard d'euros par jour de relations économiques entre la Suisse et l'Union européenne. C'est pas beaucoup moins qu'entre la Chine et l'UE", a affirmé M. Burkhalter en visite de travail à l'Elysée, lors d'une déclaration aux côtés de M. Hollande. "Le commerce extérieur avec la France est le même qu'avec la Chine", a-t-il ajouté.

Le président de la Confédération a tenu ainsi à mettre les points sur les "i" avant d'aborder deux des dossiers les plus épineux dans la relation bilatérale. Il a d'abord évoqué la question de l'EuroAirport de Bâle-Mulhouse. Selon lui, il y a eu des avancées. "Nous avons beaucoup travaillé ces derniers jours", a-t-il expliqué.

"Sur le droit fiscal à l'EuroAirport, il y a quatre points concrets délicats. Nous avons fait un cadre qui a été bien accueilli. Mais il fait encore l'objet de discussions entre les ministères", a-t-il précisé.

Président français sensibilisé

M. Burkhalter s'est félicité d’avoir sensibilisé le président français à cette question. Il voulait le convaincre qu'il s’agissait d’une question binationale et non simplement régionale. "Le contact avec la présidence française était fondamental dans ce dossier, car on ne peut pas exclure un arbitrage", a déclaré le conseiller fédéral lors d'un point de presse à la sortie de l'Elysée.

"Si l'on n'obtient pas un compromis satisfaisant, la dynamique de création d'emplois risque de s'inverser" dans la région de l'aéroport, a-t-il prévenu. Dans son intervention, M. Hollande a également souhaité un accord rapidement.

"Nous veillons à ce que l'aéroport de Bâle-Mulhouse puisse toujours avoir non seulement son caractère binational, mais aussi son développement", a-t-il affirmé. Il a aussi rappelé que 160'000 frontaliers français travaillaient en Suisse.

La Suisse reste forte

Autre dossier chaud: la libre circulation des personnes après la votation du 9 février contre l'immigration de masse. M. Burkhalter a perçu un peu plus de compréhension à Paris. "Mais j'attends encore plus", a-t-il assuré. M. Hollande a insisté sur le besoin de trouver un accord dans un "cadre européen".

"L'objectif de la Confédération est d'assurer l'avenir de la voie bilatérale et concrétiser la volonté populaire d'une meilleure maîtrise de la migration", a affirmé le Neuchâtelois à l’Elysée. Lors du point de presse, il est allé plus loin: "Il n'y a aucun intérêt pour l'Europe à affaiblir la Suisse. Affaiblir la Suisse, c'est affaiblir l'Europe", a-t-il prévenu.

M. Burkhalter a toutefois eu le sentiment que "la situation aujourd'hui était moins fermée que le 10 février. Mais ça reste difficile", a-t-il reconnu. Il y a toutefois une compréhension pour le problème qui commence à être objectivé", a-t-il ajouté, prônant une "discussion pragmatique" avec les autorités européennes.

Le dossier fiscal progresse

Le président de la Confédération s'est rendu à Paris avec des "avancées" sur le dossier fiscal, saluées par M. Hollande. Ce dernier a souligné la volonté de la Suisse de "s'intégrer pleinement dans le système automatique d'échange d'informations".

"Nous souhaitons développer avec la France une relation particulière avec accord bilatéral d'échanges automatiques de renseignements réciproques", a ajouté M. Burkhalter.

Le président français a également annoncé son intention d'effectuer une visite d'Etat en Suisse au printemps prochain. Il aurait souhaité effectuer ce déplacement avant la fin du mandat de M. Burkhalter.

Enfin, M. Hollande a également parlé de l'Ukraine avec son homologue helvétique, qui préside actuellement l'OSCE. Il a réitéré la proposition française de la mise à disposition de drones pour contrôler la frontière

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