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Hongrie: peines exemplaires pour des tueurs de Roms

Trois hommes ont été condamnés en Hongrie ce mardi pour le meurtre de six Roms entre 2008 et 2009. Un quatrième devra purger une peine de 13 ans pour complicité.

06 août 2013, 16:14
Les quatre accusés n'ont pas cillé à l'heure du verdict.

Un tribunal de Budapest a reconnu mardi quatre hommes coupables de "crimes racistes" pour une série de six meurtres perpétrés contre des Roms en 2008 et 2009. Trois d'entre eux écopent de peines de prison à vie.

Ils ont assassiné, donc avec préméditation, six Roms lors de neuf attaques à la grenade, au fusil et au cocktail Molotov dans plusieurs villages du nord-est de la Hongrie, entre juillet 2008 et août 2009. Cinq autres personnes avaient été gravement blessées.

Le quatrième homme a été condamné à 13 ans de prison pour complicité. Il avait servi de chauffeur aux trois autres, mais a nié avoir participé aux meurtres.

Cruauté des attaques

Certaines attaques étaient particulièrement cruelles: un enfant de cinq ans et son père avaient été abattus alors qu'ils tentaient de s'échapper de leur maison en feu. Lors d'une autre attaque, une femme avait été abattue pendant son sommeil.

Les quatre skinheads sont restés impassibles lors de la lecture du verdict, alors que des centaines de personnes se sont rassemblées au tribunal, sous haute surveillance policière, pour l'issue de ce procès, qui intervient près de quatre ans après la dernière attaque.

Parmi les personnes venues apporter leur soutien aux familles de victimes, certaines portaient des t-shirts à l'effigie des victimes ou avec le message "Leur couleur de peau était leur faute". La minorité, toujours très stigmatisée en Hongrie, représente entre 5% et 8% de la population de 10 millions d'habitants.

L'affaire n'est "pas une question de minorité ou de majorité: c'est une question de dignité humaine", a réagi le ministre des Ressources humaines Zlotan Balog après le verdict. "Cette décision renforce ma conviction qu'aucun auteur de crime raciste ne peut échapper à la loi en Hongrie et que les meurtriers particulièrement sauvages paieront à la hauteur de leurs actes", selon son communiqué.

Vengeance

Les quatre condamnés, âgés au moment des faits de 28 à 42 ans, étaient tous membres d'un noyau dur de supporteurs de l'équipe de football de Debrecen, grande ville dans l'est du pays, affichant des penchants néo-nazis. Ils avaient chacun eu maille à partir avec des Roms et c'est en échangeant leurs expériences respectives dans un bar que l'idée de se venger aurait émergé, selon le Parquet.

Ils avaient été arrêtés fin août 2009 et le procès avait commencé le 25 mars 2011.

Les trois principaux accusés avaient plaidé non-coupable tandis que leur "chauffeur" a reconnu être "coupable" mais sans avoir participé aux meurtres. Le Parquet avait requis la prison à perpétuité pour les trois premiers et une peine de prison de 20 ans pour le quatrième.

Date anniversaire

La minorité rom de Hongrie, marginalisée et marquée par la pauvreté et le chômage, fait souvent l'objet de violences verbales et physiques. Des milices d'extrême droite ont visé des villages roms et le parti d'extrême droite Jobbik dépeint régulièrement les Roms comme des criminels.

Cette condamnation exemplaire intervient sur fond de commémoration de l'Holocauste. Le 2 août 1944, les Nazis avaient massacré près de 3000 Roms dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le 2 août marque aussi l'anniversaire du dernier meurtre de la série sanglante entre 2008 et 2009.

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