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Il se fait passer pour un journaliste de France Culture pour rencontrer des stars

Un Français a enchaîné les festivals pendant dix ans en se faisant passer pour un journaliste de France Culture. Jeudi, il a été reconnu coupable d'escroquerie et d'usurpation de titre.

14 nov. 2014, 13:08
Marc Aymon au Paléo Festival. S'exporter demande beaucoup d'énergie et de ténacité.

Il voulait rencontrer des stars. Pendant dix ans, un Français de 55 ans s'est fait passé pour un journaliste de France Culture auprès des organisateurs de festivals. Il se rendait alors aux manifestations sous un faux nom et se faisait payer ses frais de transport, d'hébergement et de restauration, rencontrant au passage des artistes comme Alain Souchon, Maxime Le Forestier ou Laurent Voulzy, rapporte FranceTVInfo.

Sans toutefois se montrer trop gourmand : il se contentait de billets de train en seconde classe et d'hôtels bas de gamme. Pendant quelques jours, il s'invitait "dans un autre univers". "Ça me faisait du bien psychologiquement", relate celui qui s'est présenté lui-même devant le tribunal comme un homme "stressé, angoissé par la vie." Passionné jusqu'au bout, il lui arrivait de réécouter les magnétos de ses interviews, soigneusement enregistrées.

Fan de musique et fan de France Culture depuis ses 15 ans, le prévenu rêvait de devenir journaliste. Mais après quelques essais infructueux, il s’était résigné. Du moins, pas complètement.

Un "préjudice d'image"

La découverte des faits et sa garde-à-vue remontent à 2010. Le faux journaliste se trouvait alors à un festival à Lorient (Morbihan), après avoir quitté précipitamment son hôtel car on venait de lui demander sa carte de presse. "Je n'ai voulu faire de mal à personne", assure-t-il, fondant en larmes à la barre.

L'avocat de Radio France a invoqué un "préjudice d'image". Les journalistes des stations publiques sont défrayés par leur employeur, "il n'est pas question de se faire inviter, c'est un gage de leur liberté", a-t-il plaidé.

L'avocat de l'accusé a avancé qu’il ne pouvait y avoir “usurpation de titre”, la profession de journaliste n’étant pas réglementée par l’autorité publique, rapporte le site des Inrockuptibles. L'accusé n’avait pas de carte de presse, carte qui n’est cependant pas obligatoire pour exercer la profession de journaliste, comme l’a fait remarqué son avocat.

La procureur de la République a reconnu qu’il était “difficile de ne pas avoir de compassion” pour cet homme. Elle a requis trois mois de prison avec sursis ainsi qu’un dédommagement de 2400 francs, et le remboursement des frais de justice à Radio France (600 francs). La peine sera définitivement prononcée le 4 juin 2015.

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