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Immigration: Hollande et Merkel réclament une réponse "unifiée" de l'Europe

Dans une déclaration commune lundi à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont demandé à l'Europe de trouver une solution commune face au problème de l'immigration.

08 sept. 2015, 17:01
German Chancellor Angela Merkel, right, and French President Francois Hollande brief the media about the European migrant crisis prior to a meeting at the chancellery  in Berlin, Monday, Aug. 24, 2015. (AP Photo/Markus Schreiber).

La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont réclamé lundi à Berlin une réponse "unifiée" de l'Europe face à la crise des migrants, lors d'une déclaration commune à Berlin. Le problème est appelé à durer, ont-ils souligné.

"Nous devons mettre en oeuvre un système unifié de droit d'asile", ainsi qu'une "politique migratoire commune avec des règles communes", a lancé le chef de l'Etat français devant la presse au côté de la chancelière. Il a évoqué "les normes d'accueil" ou la "définition des pays sûrs".

Mme Merkel a pour sa part relevé que si l'Union européenne a "de manière globale un même droit d'asile", tous les pays européens doivent le mettre en application "le plus rapidement possible".

Centres d'enregistrement

La chancelière allemande a par ailleurs souhaité que "la mise en place des centres d'enregistrement dans les pays de première entrée, donc la Grèce et l'Italie", ait lieu dès "cette année".

Aucun de ces centres destinés à différencier les migrants relevant du droit d'asile des autres n'a vu le jour depuis que leur création a été décidée fin juin. "Nous ne pouvons tolérer un (tel) retard", a-t-elle insisté.

Pour une "répartition équitable"

En Europe, "la charge doit être répartie équitablement, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle", a aussi fait remarquer Mme Merkel, dont le pays s'attend à accueillir cette année quelque 800'000 demandeurs d'asile.

Une répartition équitable souhaitée également par François Hollande, qui a aussi appelé de ses voeux "un raccompagnement dans la dignité des personnes entrées de manière illégale".

Gérer l'afflux de centaines de milliers de personnes sur les côtes méditerranéennes "est une responsabilité qui ne peut pas être laissée à un pays en particulier, mais qui concerne toute l'Europe", a insisté François Hollande.

Proposition Juncker rejetée en juin

Les gouvernements de l'Union européenne avaient rejeté en juin une proposition du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker établissant des quotas obligatoires pour l'accueil de dizaines de milliers de migrants qui ont trouvé refuge en Italie et en Grèce.

Ils se sont mis d'accord sur un système de répartition volontaire, s'en tenant au chiffre de 60'000 seulement. Le sujet n'a fait qu'empirer cet été, avec l'arrivée d'un nombre record de 50'000 migrants en Grèce par la mer au mois de juillet, en provenance de Turquie.

Dimanche, plus de 5000 migrants sont entrés en Serbie, poursuivant leur voyage vers l'Europe de l'Ouest, après les vaines tentatives des forces de l'ordre macédoniennes pour les empêcher de pénétrer en Macédoine.

En visite à la frontière gréco-macédonienne, le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz a qualifié la situation de "désastre humanitaire" et de "désastre pour l'Union européenne dans son ensemble". Il a réclamé à la Commission européenne une "nouvelle stratégie".

La crise va durer

"Il est des moments dans notre histoire européenne où nous faisons face à une situation exceptionnelle, aujourd'hui c'est une situation exceptionnelle mais une situation exceptionnelle qui va durer", a conclu François Hollande, à propos de la pire crise migratoire en Europe depuis 1945.

Deux mois et demi avant le sommet UE-Afrique de La Vallette, le 11 novembre, François Hollande et Angela Merkel ont également demandé de renforcer le travail de coopération avec les pays africains pour favoriser le retour des migrants en situation illégale.

Violences xénophobes condamnées

Peu avant sa rencontre avec M. Hollande, Angela Merkel avait condamné les "abjectes" violences xénophobes commises durant le week-end dans l'est de l'Allemagne.

"La manière dont des extrémistes de droite et des néo-nazis cherchent à diffuser leur message creux de haine est abjecte", a déclaré son porte-parole après les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants à Heidenau (Saxe, est). La chancelière ne tolère pas que les réfugiés soient accueillis en Allemagne par des "braillards ivres", a-t-il ajouté.

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