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Incendie au Colorado: les évacués vivent dans l'angoisse de perdre leur maison

Les milliers d'évacués de Colorado Springs ont dû tout abandonner dans l'instant, n'emportant que le strict minimum et leurs espoirs de retour.

28 juin 2012, 08:22
Les incendies menacent Colorado Springs. Etats-Unis, mardi 26 juin 2012.

Leur maison est sur la trajectoire de l'incendie et qui sait si demain elle n'aura pas disparu dans les flammes.

Colin Gingrich, 38 ans, est peintre. S'il a réussi à prendre avec lui ses tubes de peintures, il a dû laisser derrière lui ses tableaux. "Il faudra que je me souvienne à quoi ils ressemblaient pour pouvoir les refaire", déclare-t-il à l'AFP, dans un centre d'accueil de la Croix Rouge américaine.

Comme des milliers d'autres habitants de Colorado Springs, la deuxième ville du Colorado (ouest des Etats-Unis), M. Gingrich a dû abandonner son domicile devant la menace de l'incendie de Waldo Canyon, un brasier incontrôlé aux "proportions épiques" selon les pompiers, né dans les montagnes voisines et entré mardi soir dans la ville, prenant les autorités par surprise.

L'artiste-peintre et son voisin ont aussi pris leurs consoles de jeux vidéo avant de quitter leur quartier en voiture, pour rejoindre le centre d'accueil, installé dans le lycée de Cheyenne Mountain, au sud de la ville.

Hier soir, les flammes, attisées par des vents violents, avaient entraîné l'évacuation de quelque 36'000 personnes. Beaucoup d'entre elles n'ont pas ou peu dormi dans la nuit de mardi à mercredi, dans l'angoisse de savoir si leur maison avait été dévorée ou non par l'incendie.

Tout perdu

"J'étais réveillée jusqu'à deux ou trois heures du matin", déclare Virginia Caldwell, les traits tirés.

La pire situation, pour les évacués, est d'avoir été absents de leur domicile lorsque l'ordre d'évacuation a été émis, car ils n'y ont plus accès jusqu'à sa levée.

"J'étais à une fête organisée pour la naissance d'un bébé, samedi", explique Mme Caldwell, retraitée. "Un voisin m'a appelée pour me dire que notre quartier était en feu. D'abord, je ne l'ai pas cru", dit-elle en réconfortant sa petite-fille de 18 ans, Gabriella.

"Je n'ai pas de vêtements, rien", assure-t-elle. Des amis l'ont hébergée depuis, avec ses deux filles et sa petite-fille, mais elle prévoyait de dormir dans au centre d'accueil mercredi soir.

Maigre consolation, elle a pu prendre un livre parmi ceux que la bibliothèque municipale de Pike's Peak a mis à la disposition des évacués.

La ville a également fourni des ordinateurs portables pour que les habitants puissent consulter leurs courriels, suivre l'actualité ou s'inscrire sur le site de la Croix Rouge "Sain et Sauf" (www.redcross.org/safeandwell), pour faire savoir à leurs familles et amis qu'ils sont en lieu sûr.

Village de tentes

Environ 100 personnes sont hébergées au lycée de Cheyenne Mountain, où des tentes ont été installées dans le gymnase. Des ventilateurs tourbillonnent pour tenter de rendre la chaleur supportable et les lumières sont éteintes pour que les gens puissent se reposer.

Tom et Cindy Black ont choisi de rester dehors pour que leurs trois enfants âgés de 11, 6 et 1 an, puissent jouer un peu. "Nous n'étions même pas à la maison, mais ma soeur a pu récupérer mes papiers", raconte Cindy.

L'Armée du Salut a pour sa part installé une cantine, qui offre des boissons, des en-cas et des repas chauds aux évacués. Des volontaires de la Croix-Rouge jouent au ballon avec les plus jeunes - tout est bon pour passer le temps.

Rick Woolfolk et 12 membres de sa famille ont dû quitter leurs maisons et ignorent si elles ont échappé aux flammes. Ils ont juste eu le temps de rassembler quelques médicaments et objets de valeur. "Ma femme m'a fait emporter de la vaisselle", explique-t-il, assis devant le lycée.

Quant à sa petit-fille d'un an, Charlotte, elle a tenu à emporter son énorme ours en peluche. On lui a proposé d'en prendre un plus petit, mais elle n'a rien voulu entendre.

 

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