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Incertitude sur le sort des lycéennes enlevées par Boko Haram

Le Nigeria a annoncé vendredi avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec le groupe islamiste armé Boko Haram. Mais l'incertitude demeurait sur le sort, et notamment la libération, de plus de 200 lycéennes dont l'enlèvement mi-avril avait suscité un émoi international.

17 oct. 2014, 21:50
La présidence et les services de sécurité nigérians se contredisent actuellement concernant la libération des jeunes filles.

"Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (groupe pour la prédication et le jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram)," a déclaré le chef d'état-major de l'armée nigériane Alex Badeh. "J'ai donné des directives aux chefs des différents corps de l'armée afin que l'on s'assure que ces récents développements soient appliqués sur le terrain", a-t-il ajouté, alors que le conflit a déjà fait des milliers de morts depuis 5 ans.

En parallèle, le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, a affirmé qu'un accord avait été conclu avec le groupe islamiste, mettant fin aux violences et prévoyant la libération de 219 jeunes filles toujours portées disparues depuis le 14 avril dernier. "Ils ont accepté de libérer les jeunes filles de Chibok", a-t-il ajouté.

Mais le porte-parole des services de sécurité nigérians a affirmé un peu plus tard qu'aucun accord n'avait encore été conclu pour la libération des lycéennes. "Cet aspect n'a pas encore abouti mais nous nous en rapprochons de plus en plus", a déclaré le responsable du Centre national d'information, Mike Omeri.

Plusieurs annonces

Certains avaient déjà émis des doutes sur un accord de cessez-le-feu, survenant alors que le président nigérian Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa propre succession, en février prochain, et alors que les questions de sécurité sont au coeur du débat politique.

D'autant que le gouvernement nigérian et l'armée ont déjà annoncé à plusieurs reprises la fin de l'insurrection armée qui a fait plus de 10'000 morts dans le pays depuis 2009, et la libération imminente des lycéennes, sans que ces déclarations ne soient suivies d'effets.

M. Tukur affirme avoir représenté le gouvernement nigérian lors de deux rencontres avec les insurgés islamistes au Tchad, sous la médiation du président tchadien Idriss Deby. Cependant N'Djamena a refusé de commenter la tenue de pourparlers sur son sol, mais une source sécuritaire tchadienne a affirmé à l'AFP avoir en effet été impliquée dans de telles discussions.

Interlocuteur mystérieux

Mais une zone d'ombre plane aussi sur Danladi Ahmadu, celui que M. Tukur présente comme son interlocuteur au sein de Boko Haram, inconnu de tous et qui a donné une interview à la radio vendredi.

Se présentant comme "chef de la sécurité" du groupe islamiste, en charge de la communication, il n'a pas parlé de cessez-le-feu et il a été très vague sur le contenu des pourparlers avec les autorités nigérianes. Il a même prétendu ne jamais avoir rencontré Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram.

"Je n'ai jamais entendu parler de ce Monsieur, et si Boko Haram voulait déclarer un cessez-le-feu, cela viendrait de leur chef", estime Shehu Sani, un spécialiste de Boko Haram qui a négocié plusieurs fois avec le groupe islamiste aux côtés du gouvernement nigérian.

Dans une série de messages vidéo publiés depuis 2012, Abubakar Shekau a toujours nié la tenue de pourparlers avec le gouvernement.

Extension au Cameroun

Vendredi soir, le ministère camerounais de la Défense a annoncé pour sa part que huit militaires camerounais et 107 membres de Boko Haram avaient été tués lors d'intenses combats mercredi et jeudi dans l'Extrême-Nord Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria. Un bilan qui n'a néanmoins pas pu être confirmé de source indépendante.

Depuis plusieurs mois, Boko Haram a intensifié ses incursions armées au Cameroun voisin.

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