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Indignation après la condamnation des Pussy Riot

La condamnation à deux ans de camp des trois jeunes femmes du groupe Pussy Riot suscite l'indignation mondiale et une volée de bois vert contre la Russie.

18 août 2012, 16:21
A New York et dans d'autres grandes villes, des manifestations de soutien aux Pussy Riot et de critique envers Poutine et la Russie ont eu lieu.

La Russie faisait face samedi à une volée de critiques après la condamnation la veille à deux ans de camp des trois jeunes femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot. Cette peine pourrait toutefois être adoucie en appel, selon certains observateurs.

A l'étranger, la peine prononcée à l'encontre de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, pour avoir chanté en février une "prière punk" anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, a aussitôt été jugée sévèrement. De Washington à Berlin en passant par Paris ou Bruxelles, la sentence a été dénoncée comme étant "disproportionnée".

Face à ce tollé, le ministère russe des Affaires étrangères a rétorqué samedi dans un communiqué que le code pénal en Allemagne prévoyait que "les délits effectués contre la religion et les opinions, y compris les actes de hooliganisme dans les lieux de prière, sont punis d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à trois ans ou d'une amende".

"L'article 189 du code pénal d'Autriche prévoit pour les actes de hooliganisme dans les église, offensant la morale une condamnation de prison allant jusqu'à six mois ou une amende pouvant atteindre 360 jours de salaire", a ajouté la diplomatie russe.

Ce jugement sévère semble confirmer que le président russe Vladimir Poutine n'entend faire de concession ni à l'opposition ni aux Occidentaux inquiets de la reprise en mains du pays. Mais Vladimir Poutine a pour l'heure pratiquement gardé le silence sur cette affaire.

"Deux ans, c'est beaucoup"

En Russie, les opinions sont partagées. "La peine qui divise la société: deux ans de camp", titre samedi le quotidien populaire "Moskovski Komsomolets".

Selon un sondage interactif effectué par la radio indépendante Echo de Moscou, 77% des auditeurs estiment qu'"il n'est pas possible d'être d'accord" avec la condamnation.

"Deux ans, c'est vraiment beaucoup", écrit de son côté "Komsomolskaïa Pravda", qui entrevoit toutefois une issue plus favorable pour les jeunes femmes dans le futur.

"On a le sentiment que le tribunal de Moscou, après le pourvoi en cassation des avocats ne laissera qu'un an (de camp) et rendra la liberté à ces sottes, pour retrouver leurs enfants et leurs proches", ajoute toutefois le journal.

Clémence

Denis Dvornikov, membre de la Chambre civile, un organe consultatif auprès des autorités, a estimé "tout repose sur la cassation". "Le tribunal devait avertir ceux qui voudraient faire la même chose, que de tels actes coûtent deux ans", a-t-il déclaré, cité par l'agence Interfax.

"En cassation, la peine sera diminuée pour que les prévenues puissent sortir un mois plus tard. D'autant plus qu'il y a maintenant des raisons sérieuses de le faire, après les déclarations officielles de l'Eglise", pronostique-t-il.

Le Patriarcat orthodoxe russe a en effet prôné vendredi soir "la clémence" envers les jeunes femmes, exprimant "l'espoir qu'elles renonceront à toute répétition de ce genre de sacrilège".

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