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Indonésie: les deux rivaux à la présidentielle se déclarent vainqueurs

Le gouverneur de Jakarta Joko Widodo et l'ex-général Prabowo Subianto, rivaux à la présidentielle en Indonésie, se sont tous les deux déclarés vainqueurs mercredi.

09 juil. 2014, 15:37
Selon des estimations, Joko Widodo recueille près de 53% des suffrages contre environ 47% pour son rival.

Les deux rivaux à la présidentielle de mercredi en Indonésie, le gouverneur de Jakarta Joko Widodo et l'ex-général Prabowo Subianto, se sont déclarés vainqueurs de l'élection la plus cruciale depuis la chute du dictateur Suharto il y a 16 ans. Des estimations placent Joko Widodo en tête.

Selon des enquêtes réalisées par plusieurs instituts de sondage à partir du décompte des bulletins de vote, Joko Widodo, surnommé Jokowi, recueille près de 53 % des suffrages contre environ 47% pour son rival.

Une heure et demie après la clôture du scrutin dans ce pays d'Asie du Sud-Est, Jokowi s'est déclaré vainqueur, sur la base de ces estimations très fiables. Elles sont en général très proches des chiffres officiels.

"Les résultats montrent pour le moment que Jokowi-JK l'emportent", a indiqué Jokowi, en référence à son candidat à la vice-présidence, Jusuf Kalla.

Divisés

Mais Prabowo Subianto a refusé de concéder la défaite en soulignant que lui-même et son candidat à la vice-présidence, Hatta Rajasa, "avaient reçu le soutien et un mandat des électeurs d'Indonésie". Il a ajouté que des instituts de sondage utilisés par son parti montraient qu'il l'avait emporté.

Un porte-parole de l'équipe Jokowi, Anies Baswedan, a par la suite appelé Prabowo Subianto à se comporter comme "un homme d'Etat".

"Pour moi, tous les instituts de sondage crédibles ont déclaré notre victoire avec une différence d'au moins cinq points", a-t-il dit.

Sur sept organismes privés effectuant un décompte des suffrages, deux accordent une avance d'un ou deux points à Prabowo Subianto et les cinq autres créditent Jokowi d'environ cinq points de plus que son adversaire.

Appel lancé par Yudhoyono

Cette situation est sans précédent en Indonésie depuis la chute de Suharto en 1998. Les deux seules élections présidentielles au suffrage universel direct organisées depuis ont été remportées par l'actuel chef de l'Etat, Susilo Bambang Yudhoyono, élu en 2004 puis réélu en 2009.

M. Yudhoyono, auquel la Constitution interdit de se représenter après deux mandats de cinq ans, a appelé mercredi les équipes des deux candidats à faire preuve de "retenue". Il leur a demandé de "ne pas organiser de manifestations de déclaration de victoire jusqu'à l'annonce des résultats par la commission électorale", les 21 et 22 juillet.

Près de 190 millions d'électeurs dans cet immense archipel de 17'000 îles et îlots étaient appelés à choisir entre deux candidats dont la personnalité et la vision de l'avenir du pays sont très différentes.

Elu récemment à la tête de Jakarta

Jokowi est considéré par ses partisans comme le candidat qui poursuivra les réformes démocratiques de l'ère post-Suharto (1967-1998). Cet ancien vendeur de meubles est le premier candidat à la présidentielle sans lien avec le régime autoritaire du passé.

Agé de 53 ans, il a connu une ascension fulgurante en politique après avoir transformé la ville de Solo dont il a été maire et avoir été propulsé gouverneur de Jakarta en 2012. Très populaire, il a soulevé l'espoir d'une nouvelle classe de dirigeants politiques, qui reste gouvernée par une élite issue de l'époque de Suharto.

Son rival, Prabowo Subianto, est un ancien gendre de Suharto qui a reconnu avoir enlevé des militants pro-démocratie à la fin de l'ère Suharto. Il s'est présenté comme un dirigeant à poigne dont l'Indonésie a besoin, séduisant une partie de l'électorat qui voit en lui une forte personnalité.

Soutien pour Jokowi par l'économie

Il a déclaré récemment que la démocratie telle qu'elle était conçue en Occident n'était "pas adaptée à l'Indonésie", faisant craindre un retour à l'autoritarisme.

Les programmes des deux candidats sont en revanche similaires. Ils ont mis en avant la lutte contre la corruption endémique et l'aide aux plus démunis, dans un pays de 250 millions d'habitants où près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour.

Jokowi semble être le candidat préféré des marchés, Prabowo Subianto faisant craindre avec ses accents très nationalistes la fuite d'investisseurs étrangers, selon des analystes.

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