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Intempéries: scènes de désolation après les fortes crues en France et en Italie

Réveil difficile pour la France et l’Italie après les fortes crues qui ont dévasté plusieurs régions. Des scènes de chaos sont visibles dans plusieurs villages, dont certains sont privés d’eau et d’électricité.

04 oct. 2020, 16:48
/ Màj. le 04 oct. 2020 à 19:58
La France et l'Italie ont été fortement touchées par les crues.

Le corps d’un berger français a été retrouvé dans le fleuve Roya, ont annoncé dimanche les pompiers italiens, portant à trois morts le bilan des crues brutales. Celles-ci ont dévasté vendredi des régions du sud-est de la France et du nord de l’Italie.

Deux morts avaient déjà été dénombrés en Italie la veille. Plusieurs personnes sont toujours portées disparues en France. De part et d’autre de la frontière, les secours ont intensifié leurs efforts pour aider les sinistrés et retrouver les personnes disparues deux jours après des crues «hors normes».

 

«Ce que nous vivons est hors norme, on est habitués à voir des images de tels désastres sur d’autres continents, avec un certain détachement parfois, et là c’est quelque chose qui nous a touchés nous», a indiqué dimanche à l’AFP Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes.

«On n’a plus rien»

A Saint-Martin-Vésubie, village de 1400 habitants dans la montagne au nord de Nice, inaccessible en voiture, des groupes de touristes et d’habitants, hagards, sont massés sur la place centrale en attendant d’être appelés pour être évacués par hélicoptère, a constaté une journaliste de l’AFPTV qui a pu accéder aux lieux à pied. Une dame attend son baluchon sur l’épaule, sa maison a été emportée.

 

«Elle est dans la rivière, une maison de trois étages. Il ne me reste plus qu’un tout petit pan de mur et une porte», témoigne Sandra Dzidt, 62 ans, qui a dû partir en chemise de nuit pour échapper aux flots. «On n’a plus rien, comme la moitié du village», lâche-t-elle.

Les hélicoptères de la gendarmerie, des pompiers, et de l’armée effectuent un ballet incessant dans toutes les vallées au nord de Nice pour apporter eau, nourriture et évacuer les sinistrés. Traversant à pied sur un étroit passage au-dessus de l’éboulis qui coupe la route, des pompiers apportent sur leur dos du matériel de secours.

Scènes de désolation

A Breil-sur-Roya, près de la frontière italienne, la ville très longtemps restée inaccessible offre des scènes de désolation: maisons englouties par la boue, voitures renversées dans le lit de la rivière, a constaté un journaliste de l’AFP.

«On a une population qui manque de tout, d’eau, d’électricité, d’alimentation. On a besoin de faire établir rapidement les communications téléphoniques sans quoi on ne peut pas faire connaître nos besoins», a déclaré le maire Sébastien Olharan.

 

En Italie, cela faisait des décennies que les habitants n’avaient pas vu un tel désastre: de la Riviera aux vallons du Piémont, le déluge a dévasté des villages entiers, emporté ponts et routes, aggravant la détresse des habitants après des mois d’un confinement ruineux pour l’activité locale.

«Etat d’urgence»

«La situation est très grave. C’est comme en 1994», lorsque la crue du Po et du Tarano avait fait 70 morts, a déclaré le président du Piémont, Alberto Cirio, au quotidien italien La Stampa. «Avec une différence, c’est que 630 mm d’eau sont tombés en 24 heures, du jamais vu en si peu de temps depuis 1954», a-t-il assuré.

A Vintimille, à quelques encablures de la frontière française, les commerçants nettoient leurs boutiques noyées par les eaux et la boue, a constaté un correspondant de l’AFP. Des associations s’inquiètent du sort de migrants, qui dorment souvent le long des berges de la Roya, alors que la crue a été violente.

De la riviera aux vallons du Piémont en Italie, le déluge a dévasté des villages entiers.

Les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie ont demandé à Rome de décréter l’état d’urgence. En France, l’Etat a lancé la procédure de «catastrophe naturelle». Le Premier ministre français Jean Castex n’a pas caché «sa vive inquiétude» sur le bilan définitif de ces intempéries exceptionnelles.

Outre les huit disparus certains, des personnes sont aussi recherchées dans les Alpes-Maritimes car elles n’ont pas donné de nouvelles depuis vendredi soir. Aucun témoin ne les a toutefois vues tomber à l’eau.

Samedi soir, 21 personnes qui étaient déclarées disparues par les autorités italiennes ont pu être retrouvées saines et sauves côté français, près du col de Tende. Elles étaient toujours en cours d’évacuation vers l’Italie dimanche, selon les pompiers.

 Au moins quatre morts en France et en Italie

Le corps d'un homme a été retrouvé dimanche dans sa voiture immergée à Saint-Martin-Vésubie en France. Cela porte à au moins quatre le nombre de morts causés par les intempéries meurtrières qui ont frappé le sud-est de la France et le nord de l'Italie vendredi.

"Il y a eu une pluie torrentielle le vendredi matin, et à 17h00, tout s'est écroulé. Les maisons, les parkings, la caserne des pompiers... Tous ceux qui étaient près de la rivière, on est 30 familles à avoir perdu notre maison, et tout ce qu'on possédait": dimanche, Sandra Dizdt, une retraitée de 62 ans vivant à Saint-Martin-Vésubie, a décrit à l'AFP la violence de l'épisode qui a frappé l'arrière-pays niçois.

Deux jours après ce déluge, les pompiers des Alpes-Maritimes dénombraient toujours huit personnes "disparues", et 13 autres "recherchées" -les personnes portées disparues ayant été emportées par les flots devant des témoins. Côté italien, les autorités ont déjà fait état de trois morts, dont un berger retrouvé, selon les pompiers italiens, en France.

Il y a eu une pluie torrentielle le vendredi matin, et à 17h00, tout s'est écroulé. Les maisons, les parkings, la caserne des pompiers... Tous ceux qui étaient près de la rivière, on est 30 familles à avoir perdu notre maison, et tout ce qu'on possédait.
Sandra Dizdt, retraitée

Par ailleurs, au moins quatre corps ont été découverts dimanche échoués sur les côtes italiennes, ont annoncé l'agence de presse italienne Ansa et d'autres médias. Les autorités italiennes et françaises cherchaient conjointement à déterminer leur identité.

Les autorités ligures n'ayant pas fait état de disparus jusqu'ici, l'hypothèse privilégiée des enquêteurs est que certaines des victimes sont des personnes portées disparues ou recherchées en France, selon l'agence. Les autorités françaises n'ont pas commenté ces informations. Le bilan précis des intempéries n'était donc pas connu dimanche soir.

Plus de 950 pompiers étaient encore à pied d'oeuvre du côté français de la frontière dimanche, poursuivant la reconnaissance des zones encore isolées, participant aux opérations de déblaiement et ravitaillant les populations, ont-ils précisé.

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