Le commandant tunisien du chalutier dont le naufrage a fait plus de 700 morts dimanche a été interrogé par un magistrat italien vendredi à Catane, en Sicile. Pendant ce temps, les réactions positives se multipliaient au lendemain de la décision de l'UE de tripler les ressources de la mission de surveillance en Méditerranée.
Un juge des enquêtes préliminaires, équivalent d'un juge d'instruction, a commencé à entendre le commandant pour décider ou non de l'inculper, sur la foi des déclarations des survivants de ce naufrage. Plusieurs d'entre eux l'ont désigné comme celui qui pilotait ce chalutier chargé de quelque 750 migrants.
Selon les témoignages, l'homme pilotait le bateau et a laissé à plusieurs reprises son second contacter par téléphone satellitaire leur organisation en Libye. Son complice présumé, un Syrien, est également interrogé.
A l'arrivée du cargo portugais dérouté par les gardes-côtes pour le secourir, le chalutier a chaviré parce qu'il "était chargé jusqu'à l'invraisemblable" et en raison des "mauvaises manoeuvres du commandant", a affirmé le parquet. Il a précisé que le chalutier avait heurté trois fois le cargo avant de sombrer.