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Intervention occidentale en Syrie: "une question de jour"

Les Occidentaux ont désormais la certitude que des armes chimiques ont été utilisées par le régime syrien. Une intervention se précise. Russie, Chine et Iran ont fait part de leur désaccord.

27 août 2013, 18:00
A U.N. team, that is scheduled to investigate an alleged chemical attack that killed hundreds last week in a Damascus suburb, leaves their hotel in a convoy, in Damascus, Syria, Monday, Aug. 26, 2013. An Associated Press photographer saw the U.N. members, wearing body armor, leaving in seven SUVs. It was not clear if the team headed to the suburb where the alleged attack occurred. (AP Photo)

La perspective de frappes aériennes occidentales en Syrie se précise d'heure en heure mais Russie et Chine continuent d'afficher leur ferme opposition à toute intervention étrangère armée contre le régime de Bachar al Assad. L'opposition syrienne aurait été informée par les Occidentaux qu'une intervention était désormais une question de jours.

"L'opposition a été informée en termes très clairs qu'une action visant à dissuader tout nouvel usage d'armes chimiques par le régime Assad pourrait intervenir, tout en continuant à se préparer à d'éventuels pourparlers de paix à Genève", selon des participants à une réunion entre des émissaires des onze pays "Amis de la Syrie" et la Coalition nationale syrienne (CNS) à Istanbul.

Confirmant l'imminence d'une intervention militaire, le chef du Pentagone, Chuck Hagel, a confirmé que l'armée américaine se tenait prête à agir immédiatement au cas où Barack Obama en donnerait l'ordre. Pour l'instant, le président américain n'a pas encore pris de décision.

A Londres, le premier ministre britannique, David Cameron, a écourté ses vacances. Il a rappelé les membres de la chambre des Communes, actuellement en congé parlementaire, pour débattre jeudi de la situation en Syrie. "Le gouvernement déposera une motion sur laquelle les députés voteront", ont dit les services du chef du gouvernement.

Crime contre l'humanité

Une éventuelle décision des puissances occidentales d'intervenir dans un conflit à l'écart duquel elles se sont soigneusement tenues depuis deux ans et demi s'explique par des attaques présumées d'armes chimiques contre des faubourgs de Damas tenus par les rebelles syriens la semaine passée.

Les Occidentaux auraient acquis la certitude que ces armes chimiques ont été employées par les forces pro-Assad. Ils ont franchi ainsi ce que Barack Obama avait désigné comme une "ligne rouge" dans ce conflit.

La Turquie, qui fut longtemps un allié de Damas avant de devenir l'un de ses adversaires les plus déterminés, a qualifié ces attaques de "crimes contre l'humanité" et appelé à une action de la communauté internationale. La Ligue arabe a dit tenir le président Assad pour pleinement responsable des attaques chimiques commises le 21 août et a invité les Nations unies à agir.

Singe avec une grenade

Sur le terrain, les inspecteurs de l'ONU autorisés par le pouvoir syrien à enquêter sur ces attaques ont reporté à mercredi une deuxième visite prévue après avoir été la cible de coups de feu, lundi. "Après l'attaque hier, une évaluation complète a permis d'établir que la visite devait être reportée d'une journée afin d'améliorer la préparation et la sécurité de l'équipe", dit un communiqué de l'ONU.

Niant les accusations portées contre lui, le gouvernement syrien a jugé "illusoire" de croire qu'une intervention militaire étrangère permettrait de modifier l'équilibre des forces entre les rebelles et les troupes soutenant Assad.

Le régime syrien a promis mardi de se défendre contre une frappe internationale. "S'en prendre à la Syrie n'est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre", a averti le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem.

La Russie a prévenu mardi qu'une intervention militaire en Syrie aurait des conséquences "catastrophiques" pour les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Un vice-ministre russe est allé jusqu'à accusé l'Occident d'agir "comme un singe avec une grenade".

"Les tentatives visant à contourner le Conseil de sécurité, de créer une fois de plus des prétextes artificiels et infondés pour une intervention militaire dans la région vont provoquer de nouvelles souffrances en Syrie et auront des conséquences catastrophiques pour les autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", a indiqué le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, dans un communiqué.

Conséquences régionales

La Chine s'est interrogée sur la détermination des Occidentaux. L'agence officielle Chine nouvelle a publié une dépêche qualifiant "d'irresponsable et de dangereuse" une telle initiative. Chine nouvelle explique toutefois que les puissances occidentales seraient désormais prêtes à intervenir sans mandat de l'ONU comme cela avait été le cas en Irak en 2003.

Pour l'Iran, autre soutien de la Syrie, une intervention armée aurait des conséquences "dangereuses" qui s'étendraient à l'ensemble du Proche-Orient.

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