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Irak: au moins 128 morts en deux jours

Des violences lors de manifestations opposant sunites et chiites d'Irak ont fait au moins 128 morts et de nombreux blessés. Le Premier ministre est de plus en plus contesté.

25 avr. 2013, 07:47
Ces attaques surviennent à moins d'un mois d'élections provinciales.

Au moins 128 personnes ont été tuées et 269 ont été blessées en deux jours de violences en Irak. La plupart ont perdu la vie dans des troubles liés aux manifestations de sunnites contre le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.

Les heurts les plus meurtriers de mercredi se sont produits à Souleimane Bek, au nord de Bagdad: cinq soldats et sept hommes armés ont été tués, selon un officier. Dans la soirée, au moins sept personnes sont mortes et 23 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée sur un marché de l'est de Bagdad.
 
Le député Ashwaq al-Jaf a fait état de dizaines de blessés dans des raids aériens sur cette zone, un officier confirmant que l'armée avait eu recours à des hélicoptères.
 
Les violences ont débuté mardi passé à Houweijah (nord), lorsque la police est intervenue sur les lieux d'un rassemblement qui se tient depuis quatre mois pour protester contre la politique de M. Maliki. Des accrochages ont alors éclaté entre manifestants et troupes anti-émeutes. Les affrontements y ont fait 53 morts et la série d'attaques de représailles 27 morts.
 
Mercredi, 23 personnes ont été tuées, dont 19 dans des attaques similaires de représailles, selon les responsables. Quinze autres personnes ont péri dans des violences non liées à ces troubles.
 
Durant les deux jours, 269 personnes au moins ont été blessées, dont 195 dans des affrontements liés aux manifestations, selon des sources policières et médicales.
 
Démission réclamée
 
Ces violences sont les plus sanglantes depuis le début des manifestations anti-Maliki en décembre dans les provinces majoritairement sunnites du nord. Les protestataires réclament sa démission et la fin de la "marginalisation" dont la minorité sunnite estime être victime.
 
Cela s'ajoute à plus d'un an de crise politique: les détracteurs de M. Maliki au sein de la coalition gouvernementale l'accusant d'accaparer le pouvoir.
 
Après les violences de mardi, deux ministres sunnites ont démissionné, portant à quatre le nombre de ministres de cette confession à avoir quitté la Coalition depuis le 1er mars.
 
Abdelghafour al-Samarraï et Saleh al-Haidari, deux dignitaires religieux qui dirigent respectivement des fondations sunnite et chiite, ont mis en garde contre un conflit confessionnel. Ils ont appelé les factions politiques à se réunir vendredi pour mettre fin à la violence.
 
Réaction des Etats-Unis
 
Les Etats-Unis, dont l'invasion de l'Irak en 2003 avait été suivie en 2006 et 2007 de violences confessionnelles ayant fait des milliers de morts, ont condamné les violences.
 
"Il n'y a pas de place pour un conflit sectaire dans un Etat démocratique", a indiqué le département d'Etat, appelant "le peuple d'Irak et ses leaders à trouver des solutions à travers les institutions". Les troupes américaines se sont retirées d'Irak fin 2011.
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