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Irak: des centaines de personnes exécutées par l'EI en 10 jours

Ces dix derniers jours, les membres de l'Etat islamique ont tué plus de 200 membres d'une tribu dans l'ouest de l'Irak.

02 nov. 2014, 22:08
Les combattants kurdes Peshmerga ont lancé une attaque sur trois fronts mardi dans le nord de l'Irak pour contrer les djihadistes de l'Etat islamique.

Le groupe ultra-radical sunnite, qui a proclamé un califat sur les vastes territoires sous son contrôle en Irak et en Syrie, a pris pour cible ces derniers jours la tribu sunnite irakienne d'Albounimer, qui lui est hostile dans la province d'Anbar (ouest).

Les jihadistes ont exécuté entre 200 et 260 de ses membres, dont des femmes et des enfants, au cours des dix derniers jours, selon différentes sources. Le gouvernement irakien a fait état de 322 victimes.

D'après un dignitaire de cette tribu, le massacre - l'un des plus graves depuis le début de l'offensive de l'EI cet été- se poursuivait dimanche. Des images censées avoir été prises immédiatement après l'une de ces exécutions montrent les corps d'une trentaine d'hommes le long d'une rue dont le sol est couvert de sang, sous les yeux d'enfants et de jeunes.

C'est depuis la province d'Anbar qui s'étend de Bagdad à la Syrie, que l'EI a lancé sa vaste offensive début juin face à des forces de sécurité totalement dépassées. A l'approche de l'Achoura, l'une des plus importantes fêtes chiites, ces lacunes de l'armée et de la police font craindre un nouveau bain de sang et une multiplication des attaques des jihadistes.

Multiples attentats meurtriers

Les chiites sont considérés comme des hérétiques par l'EI et de manière générale par les groupes sunnites extrémistes. Plusieurs attentats contre des pèlerins, en route par centaines de milliers vers la ville sainte de Kerbala, ont été perpétrés ces derniers jours et ce week-end encore.

Vingt-quatre personnes ont été tuées samedi autour de Bagdad et treize pèlerins chiites sont morts dimanche dans une attaque dans le sud-ouest de la capitale. Une autre attaque, à la voiture piégée, à un point de contrôle de la police dans le centre même de Bagdad a par ailleurs fait au moins cinq morts.

A Sadr City, un quartier chiite du nord-est de Bagdad, au moins six personnes ont péri et 19 ont été blessées dans un troisième attentat, toujours à la voiture piégée. Il a visé dans la soirée une tente où étaient rassemblés d'autres pèlerins, selon des sources de sécurité.

Les commémorations de la mort de l'imam Hussein culminent mardi à Kerbala, où est enterrée cette figure parmi les plus respectées du chiisme. La sécurité a été renforcée entre Bagdad et Kerbala, avec plus de 25'000 soldats et policiers ainsi que 1500 volontaires, issus de milices chiites déployés sur la route et dans la ville sainte.

Les peshmergas entrent dans la bataille

En Syrie voisine, dans la ville de Kobané adossée à la frontière turque, devenue depuis la mi-septembre le symbole de la lutte contre l'EI, les combats se sont poursuivis tout le week-end. Dimanche à l'aube, trois raids aériens ont frappé des positions de l'EI à l'est et au sud, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Six jihadistes auraient été tués la veille dans des raids de la coalition et cinq dans des affrontements avec les milices kurdes, selon l'OSDH.

Les 150 peshmergas irakiens venus prêter main-forte aux défenseurs de Kobané ont commencé samedi soir à prendre part aux combats contre les jihadistes. "Ils sont entrés dans la bataille samedi soir et leur artillerie fait une grande différence", s'est félicité Idriss Nassan, vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement kurde qui administre la région, interrogé par Reuters.

Selon un correspondant de l'agence de presse sur place, les combats étaient plus intenses et violents dimanche qu'au cours des deux jours précédents. Les peshmergas auraient tiré au moins six roquettes sur des positions de l'EI depuis des pick-ups, selon la chaîne Al Jazeera.

Les combattants kurdes d'Irak sont arrivés en Turquie dans la nuit de mardi à mercredi. Une avant-garde d'une dizaine d'entre eux s'était brièvement rendue jeudi dans Kobané pour mettre au point une stratégie avec les Unités de protection du peuple kurde (YPG) qui défendent la ville.

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