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Irak: Hollande et Kerry dans la région - Efforts antijihadistes accrus

De gros efforts diplomatiques ont été déployés vendredi pour défaire l'Etat islamique (EI): le président français François Hollande s'est rendu à Bagdad pour promettre d'aider "encore davantage militairement" l'Irak, alors que le secrétaire d'Etat américain John Kerry poursuivait sa mission en Turquie, après avoir obtenu de dix pays arabes leur engagement.

12 sept. 2014, 21:57
Le président socialiste français François Hollande a assuré lundi n'être jamais intervenu dans les affaires judiciaires impliquant son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est dit confiant pour parvenir à former une coalition mondiale de pays européens et arabes, aux côtés des Etats-Unis, pour détruire à terme l'Etat islamique en Irak et en Syrie.

"Je suis à l'aise: ce sera une large coalition avec des nations arabes, des nations européennes, les Etats-Unis et d'autres contribuant à chacune des facettes de la stratégie que le président (Barack) Obama a exposée", a déclaré M. Kerry à Ankara, dans le cadre d'une tournée régionale pour monter cette alliance de quelque 40 pays contre l'EI.

Selon l'agence américaine du renseignement (CIA), l'Etat islamique compte "entre 20'000 et 31'500" combattants en Syrie et en Irak, dont une partie sont recrutés à l'étranger.

Le secrétaire d'Etat américain tente de convaincre la Turquie de soutenir activement la lutte contre les jihadistes, ce pays musulman, allié des Etats-Unis et membre de l'OTAN, refusant toute participation militaire.

Turquie embarassée

En effet la Turquie, voisine de l'Irak et de la Syrie, refuse une participation active aux opérations armées contre les ultra-radicaux sunnites que les Etats-Unis entendent poursuivre en Irak et étendre à la Syrie. Ankara n'a pas signé jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, le communiqué commun de dix pays arabes et des Etats-Unis s'engageant à combattre ensemble l'EI, y compris "le cas échéant en participant à une campagne militaire coordonnée".

La Turquie ne souhaite pas non plus permettre aux Américains d'utiliser sa base aérienne d'Incirlik (sud), proche de la frontière syrienne, pour des missions de combat, leur permettant uniquement de l'utiliser à des fins logistiques et humanitaires. Ankara redoute de mettre en péril la vie des 46 ressortissants turcs que les jihadistes retiennent depuis juin à Mossoul, dans le nord de l'Irak.

La Turquie, qui accueille 1,2 million de déplacés syriens sur son sol, craint en outre qu'une opération militaire internationale n'augmente le flot de réfugiés et n'aggrave l'insécurité à la frontière turque fragilisée par des incidents réguliers.

John Kerry a par ailleurs annoncé le versement de 500 millions de dollars supplémentaires d'aide humanitaire pour les victimes du conflit en Syrie. Les Etats-Unis ont ainsi alloué environ 2,9 milliards de dollars d'assistance humanitaire depuis 2011. Cette nouvelle enveloppe est la plus importante accordée par Washington. M. Kerry poursuit sa tournée diplomatique samedi au Caire.

Kerry juge inapproprié que l'Iran participe aux discussions

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a jugé vendredi qu'une participation de l'Iran aux discussions internationales sur la réponse à opposer aux djihadistes de l'Etat islamique (EI) ne serait pas appropriée. Une conférence internationale se déroulera lundi à Paris pour définir une stratégie globale de lutte contre la menace qu'ils constituent.

Le président français François Hollande a lui déclaré que la question d'une participation de l'Iran, la grande puissance chiite de la région, n'avait pas encore été tranchée.

John Kerry, qui s'exprimait à Ankara, nouvelle étape de sa tournée régionale, a par ailleurs estimé qu'il était prématuré de préciser le rôle qui reviendra à chacune des nations s'inscrivant dans la large coalition que les Etats-Unis veulent former contre les djihadistes.

Une première depuis le 9 juin

De son côté, François Hollande, qui a rencontré le président Fouad Massoum et le premier ministre Haïdar al-Abadi, est le premier chef d'Etat étranger à se rendre à Bagdad depuis le début le 9 juin de l'offensive de l'EI qui a pris de larges pans de territoires en Irak après avoir fait de même en Syrie voisine depuis 2013.

"Je suis venu ici à Bagdad pour dire la disponibilité de la France pour aider encore davantage militairement l'Irak", a dit M. Hollande. La France fournit depuis août des armes aux forces kurdes qui luttent contre l'EI dans le nord de l'Irak. Elle s'était dite prête à utiliser ses bombardiers en Irak "si nécessaire".

La "menace globale (représentée par l'EI) appelle une réponse globale", a souligné M. Hollande, en précisant que la conférence internationale sur l'Irak prévue lundi à Paris avait pour objectif de coordonner les actions "contre ce groupe terroriste".

Pont humanitaire

M. Hollande s'est ensuite rendu à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, pour livrer de l'aide humanitaire et visiter un camp de déplacés. La France va établir avec ses partenaires européens "un véritable pont humanitaire" afin d'évacuer des réfugiés chrétiens d'Irak, a-t-il confirmé.

En Europe, l'Allemagne a annoncé l'interdiction des activités de soutien ou de promotion de l'EI sur son territoire, après avoir exclu de participer à des frappes en Syrie. Le premier ministre britannique David Cameron a pour sa part dit ne "rien" exclure.

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