"Je regrette d'avoir donné des coups contre la statue", dit Kadhim Hassan al-Djabouri, chiite qui a perdu plus de dix membres de sa famille sous la dictature de Saddam Hussein, lequel appartenait à la minorité sunnite.
La statue de 12 mètres de haut de Saddam Hussein a été abattue par les "marines" américains peu après avoir été attaquée à coups de marteau par M. al-Djabouri et d'autres Irakiens le 9 avril 2003. Les images où l'on voit la statue descellée basculer puis s'effondrer, diffusées dans le monde entier, ont symbolisé la fin d'un quart de siècle d'autoritarisme du Parti Baas.
"J'aimerais que Saddam revienne. Il avait exécuté un bon nombre de membres de ma famille mais malgré cela, il vaut mieux que ces politiciens et dignitaires qui ont plongé l'Irak dans l'état où il se trouve", a-t-il dit en faisant allusion aux partis politiques chiites qui dominent la vie politique du pays depuis le renversement de la dictature.
Les avis divergent
Au moment de l'invasion, M al-Djabouri, qui a aujourd'hui 58 ans, était propriétaire d'un atelier de réparation de motos, dans le centre de la capitale. Pour M. al-Djabouri, Blair et Bush "doivent être traduits devant la justice, car avec leurs mensonges, ils ont acculé l'Irak à la ruine. Il s'est avéré qu'il n'y avait pas d'armes de destruction massive".
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D'autres Irakiens, qui ont souffert sous Saddam, affichent un point de vue différent et disent leur reconnaissance envers Washington et Londres d'avoir mis fin à la dictature baasiste.
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"Renverser le régime de Saddam était un rêve qui s'est réalisé grâce aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, et tous ceux qui sont d'un autre avis sont des menteurs", estime un ancien prisonnier politique, Faris Mohammed, âgé de 46 ans, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité à Bassorah lorsque l'invasion a eu lieu.