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Irak: le nouveau président, Fouad Massoum, est kurde, comme le prévoit la Constitution

Le Parlement irakien a élu Fouad Massoum, un Kurde, à la tête du pays. Il a 15 jours pour nommer un Premier ministre, qui doit être chiite.

24 juil. 2014, 14:17
Fouad Massoum (ici en 2010 au Parlement irakien) a 15 jours pour nommer un Premier ministre qui devra être chiite.

L'homme politique kurde Fouad Massoum, 76 ans, a été élu jeudi à la présidence irakienne. Cette nouvelle étape devrait permettre la formation d'un gouvernement de coalition, un souhait exprimé par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, présent à Bagdad.

Près de trois mois après les élections législatives du 30 avril, Fouad Massoum a été élu à la présidence irakienne par le Parlement. Il succède à Jalal Talabani, qui était président depuis 2005. Ce choix ouvre la voie à la formation d'un gouvernement de coalition réclamé par la communauté internationale face au soulèvement sunnite, avec à leur tête des jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui menace de démembrer le pays.

Le nouveau chef de l'Etat a maintenant quinze jours pour nommer un Premier ministre, poste occupé jusqu'à présent par le chiite Nouri al-Maliki.

Selon la Constitution qui régit l'organisation gouvernementale en Irak depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, le Premier ministre doit être membre de la communauté majoritaire chiite, le président du parlement doit être choisi parmi les sunnites et le chef de l'Etat être un Kurde.

M. Massoum, qui a remporté 211 voix contre 17 pour son rival au second tour, Hussein al-Moussawi, était quasiment assuré de l'emporter après que les principaux groupes kurdes se sont accordés la veille au soir sur sa candidature.

Présent jeudi à Bagdad, Ban Ki-moon a indiqué que l'Irak faisait face "à une une menace existentielle". Il a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse commune avec Nouri al-Maliki.

"Il faut que cela soit un gouvernement dans lequel tous les Irakiens se sentent représentés", a ajouté le secrétaire général lors d'une visite non annoncée en Irak, alors qu'il se trouvait dans la région à l'occasion d'une tournée centrée plutôt sur la crise à Gaza.

Mutilations génitales

Selon l'ONU, les jihadistes de l'EI ont ordonné que toutes les femmes âgées de 11 à 46 ans en Irak subissent des mutilations génitales. "C'est une fatwa de l'EI", a déclaré jeudi depuis l'Irak Mme Jacqueline Badcock, numéro 2 de l'ONU en Irak, lors d'une video-conférence organisée à Genève.

Mme Badcock a ajouté n'avoir pas de chiffre précis concernant le nombre de femmes concernées. Elle a cependant cité des chiffres émanant du Fonds des Nations unies pour la population, selon lesquelles "4 millions de filles et de femmes pourraient être affectées".

Les mutilations génitales n'étaient jusqu'ici pas fréquentes en Irak, et ne concernaient que "quelques régions isolées".

La responsable de l'ONU a par ailleurs indiqué qu'il ne restait plus "qu'une vingtaine de familles chrétiennes à Mossoul", soutenues par des ONG telles que Caritas. Certaines de ces familles se sont converties à l'islam, les autres ont préféré payer l'amende imposée par l'EI, a-t-elle indiqué.

Hôpitaux touchés

De son côté, l’organisation Médecins Sans frontières (MSF) s'inquiète que des hôpitaux et autres structures médicales, dont certaines soutenues précisément par MSF, aient été touchés par d’intenses bombardements et des frappes aériennes dans le nord et le centre de l’Irak.

Cette situation prive, selon l'ONG, les civils de l’accès aux soins dont ils ont besoin. MSF appelle les parties au conflit à respecter les structures médicales, à permettre au personnel médical de faire son travail ainsi qu'à préserver l’accès aux services de santé.

Convoi de détenus attaqué

Sur le terrain, la violence ne faiblit pas. L'attaque d'un autobus transportant des prisonniers au nord de Bagdad a coûté la vie jeudi à "au moins 60 personnes, prisonniers et policiers", ont annoncé des sources policières.

Le ministère irakien de l'Intérieur a indiqué que l'attaque avait visé un convoi de sécurité escortant un bus qui transférait une soixantaine de prisonniers, dont de nombreux détenus pour des affaires de terrorisme, depuis la prison principale de Taji située à 25 km au nord de Bagdad.

 

 

 

 
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