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Irak: le président nomme un premier ministre et écarte Maliki

Haïdar al-Abadi a été nommé lundi au poste de premier ministre par le président irakien. Il est chargé de former un nouveau gouvernement. Les partisans de son prédécesseur, Nouri al-Maliki, ont fait valoir que son remplacement était illégal.

12 août 2014, 07:00
Les partisans de l'ancien premier ministre Nouri al-Maliki considèrent son remplacement comme illégal.

Le président irakien a chargé lundi Haïdar al-Abadi de former un nouveau gouvernement. Il a ainsi écarté Nouri al-Maliki après des mois de blocage politique et de conflit armé avec les jihadistes, face auxquels l'armée reste impuissante.

Né en 1952, Haïdar al-Abadi avait été élu en 2006 au Parlement, dont il était désormais le premier vice-président. Les Etats-Unis ont immédiatement soutenu sa nomination. L'Irak a fait une avancée prometteuse avec la désignation d'un nouveau premier ministre, a déclaré le président américain Barack Obama. Il a exhorté le nouveau chef du gouvernement à former un gouvernement d'ouverture.

"Le premier ministre désigné a exprimé son intention d'agir rapidement pour former un gouvernement large et ouvert, capable de contrer la menace de l'Etat islamique et de construire un avenir meilleur pour les Irakiens de toutes les communautés", a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.

La formation d'un gouvernement d'union est réclamée par la communauté internationale pour contrer l'offensive lancée le 9 juin par les jihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI). Ceux-ci s'emparent de territoires en Irak et mènent des exactions contre les minorités religieuses, poussant à l'exode des centaines de milliers de personnes.

Maliki s'accroche au pouvoir

Lors d'une brève cérémonie retransmise en direct à la télévision, le président irakien Fouad Massoum a chargé M. Abadi de former le prochain gouvernement d'ici 30 jours. "Le pays est entre vos mains", lui a-t-il dit. Cependant, nombre d'officiers de l'armée soutiennent encore M. Maliki.

Le premier ministre sortant, que ses adversaires mais également une partie de son camp chiite considèrent comme responsable des violences intercommunautaires dans le pays, a décidé de s'accrocher au pouvoir. Ses partisans ont fait valoir que son remplacement était illégal.

Dimanche soir, M. Maliki a accusé le président d'avoir violé la constitution en retardant la nomination d'un premier ministre. Il a annoncé son intention de porter plainte à son encontre.

Livraisons d'armes aux forces kurdes

Sur le terrain, les Etats-Unis lancent depuis vendredi des frappes contre des positions jihadistes dans le Nord, afin de contrer leur avancée vers la région autonome du Kurdistan et de protéger le consulat américain d'Erbil, la capitale.

Ce soutien a permis aux peshmergas, les combattants kurdes, de reprendre dimanche les villes de Makhmour et Gwer. Ils ont cependant perdu Jalawla, à 130 km au nord-est de Bagdad.

Lundi, Washington a dit livrer des armes aux forces kurdes depuis la semaine dernière. "Nous collaborons avec le gouvernement irakien pour envoyer des armes aux Kurdes, dont ils ont très vite besoin. Les Irakiens procurent des armes de leurs stocks, et nous faisons la même chose, nous leur fournissons des armes de nos stocks", a déclaré sur CNN Marie Harf, une porte-parole de la diplomatie américaine.

Situation humanitaire catastrophique

La situation humanitaire reste catastrophique. Des centaines de milliers de personnes ont été jetées sur les routes par l'avancée de l'Etat islamique. Parmi elles, de nombreux chrétiens chassés de Mossoul, deuxième ville du pays, et de Qaraqosh, ville chrétienne prise la semaine dernière.

La minorité kurdophone et non musulmane des Yazidis est également menacée depuis la prise de Sinjar, l'un de ses bastions. Réfugiés dans les arides montagnes environnantes, des milliers de Yazidis tentent de survivre entre la famine et les jihadistes, sous des températures pouvant dépasser 50 degrés Celsius.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont largué des vivres aux populations en détresse. "Nous allons procéder dès que possible à de nouveaux parachutages" de nourriture et de matériel de survie, a fait savoir un porte-parole de l'armée britannique. La France a aussi envoyé de l'aide.

Projet de résolution à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a entamé lundi la rédaction d'un projet de résolution visant à couper l'approvisionnement, en argent et en hommes, des jihadistes en Syrie et en Irak.

Des experts des 15 pays membres du Conseil ont commencé à discuter d'une proposition britannique qui pourrait être adoptée sous forme de résolution cette semaine.r d'une proposition britannique qui pourrait être adoptée sous forme de résolution cette semaine.

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