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Irak: les Kurdes reprennent le barrage de Mossoul aux jihadistes

Les forces kurdes, appuyées par l'aviation américaine, ont repris dimanche le plus grand barrage d'Irak, au nord de Mossoul, aux jihadistes de l'Etat islamique (EI).

17 août 2014, 20:35
Les force kurdes tentent de protéger la population des jihadistes de l'Etat islamique.

"Le barrage de Mossoul a été complètement libéré", a déclaré Ali Awni, un responsable du principal parti kurde irakien, ajoutant que les combats se déroulent désormais à Tal Kayf. Cette localité conquise par les jihadistes se trouve à une centaine de kilomètres à l'est du barrage.

Parallèlement, des tribus sunnites contre-attaquent face à l'EI dans l'ouest du pays. L'Irak est plongé dans le chaos depuis le lancement, le 9 juin, d'une offensive de l'EI au nord de Bagdad.

Celle-ci s'est étendue début août à la région autonome du Kurdistan, poussant à la fuite quelque 200'000 personnes, dont une majorité de Yazidis - communauté kurdophone non-musulmane - et de chrétiens.

"Massacre" à Kocho
Après une première attaque contre l'EI samedi les combattants kurdes (peshmerga), poursuivaient dimanche leur offensive avec l'armée irakienne et un soutien aérien américain.

Les Etats-Unis, qui ont entamé leurs raids le 8 août contre les positions de l'EI, ont annoncé samedi avoir mené neuf frappes près du barrage, qui ont détruit ou endommagé une dizaine de véhicules militaires du groupe.

La veille, les jihadistes étaient entrés dans le village de Kocho, à plus de 150 km au sud-ouest de Mossoul, où ils ont tué "environ 80 personnes", en majorité des Yazidis, selon le responsable irakien Hoshyar Zebari qui dénonce un "massacre".

Kocho se trouve près de la ville de Sinjar, dont les jihadistes se sont emparés le 3 août, jetant sur les routes des milliers de civils, la plupart de la minorité yazidie considérée par les jihadistes comme "hérétique".

Recrutement de jihadistes
Devant la percée de l'Etat islamique dans le Kurdistan, la communauté internationale s'est mobilisée pour aider les dizaines de milliers de déplacés vivant dans des camps du nord du pays, souvent dans des conditions déplorables.

Pour tenter de freiner l'avancée des jihadistes, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution visant à empêcher le recrutement et le financement de jihadistes en Irak et en Syrie. L'Union européenne a de son côté approuvé les livraisons d'armes aux combattants kurdes, déjà menées par les Etats-Unis et la France.

Indépendance des Kurdes
Alors que les Kurdes ont lancé début juillet un projet de référendum d'indépendance, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier s'est prononcé dimanche contre "un Etat indépendant des Kurdes", pour ne pas déstabiliser le pays encore davantage.

De retour de sa visite en Irak samedi, il a estimé que la formation d'un nouveau gouvernement à Bagdad, sous la conduite du nouveau Premier ministre Haïdar al-Abadi, est "peut-être la dernière chance pour l'unité de l'Etat irakien".

Une vingtaine de tribus alliées
Dans la province majoritairement sunnite d'al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, une coalition de plus d'une vingtaine de tribus, appuyée par les forces de sécurité, poursuivaient de leur côté dimanche leur soulèvement contre les jihadistes, qui contrôlent de nombreux secteurs dans cette région.

Un commandant de la police, Ahmed Sadag, a indiqué que les combattants des tribus et les forces gouvernementales les avaient repoussé hors des secteurs qu'ils tenaient à l'ouest de la capitale provinciale Ramadi. Des combats avaient aussi lieu dans d'autres zones, dont la ville stratégique de Haditha, plus au nord.

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