Des millions de musulmans chiites en deuil qui ont afflué lundi dans la ville sainte irakienne de Kerbala. Par crainte d'attaques jihadistes, les forces de sécurité sont déployées en nombre.
Pour commémorer l'Arbaïn, la fin des 40 jours de deuil de la mort de l'imam Hussein, des pèlerins de toute l'Irak ont marché en direction de la cité sainte où se trouve le mausolée du petit-fils du prophète Mahomet, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala.
Today Is The Day Of Hussain (a.s), Condolence To The Humanity.
— 60K (@SyedSalehAbbas) 21 novembre 2016
#Karbala #Arbaeenpic.twitter.com/bI4XY5rv2w
Ce grand événement du calendrier chiite s'est jusqu'à présent déroulé dans le calme après avoir été pris pour cible ces dernières années par des attaques de l'organisation radicale sunnite Etat islamique (EI).
Alors que l'EI est sous le feu des forces irakiennes à Mossoul (nord), 24'000 membres de l'armée et de la police ont été mobilisés pour sécuriser Kerbala, ville située à environ 80 km au sud de la capitale.
Plusieurs jours de marche
De nombreux fidèles vêtus de noir ont marché pendant des jours pour atteindre la cité, affluant notamment de Bassora, à 500 km au sud-est. "Nous avons commencé notre marche il y a 13 jours et sommes arrivés à Kerbala dimanche soir", raconte Jaber Kadhem Khalif, accompagné de sa femme et de ses trois enfants.
Oum Ali est elle venue sans son mari, engagé avec les forces de sécurité dans la bataille de Mossoul, le dernier grand fief des jihadistes en Irak. "Nous demandons à Dieu de nous soutenir contre Daech (acronyme arabe de l'EI), de nous aider à libérer Mossoul (...), dit cette quadragénaire.
Selon Noussayef al-Khattabi, qui dirige le conseil provincial de Kerbala, "entre 17 et 20 millions" de personnes auront participé au pèlerinage, dont trois millions d'étrangers.
My grandmother is too weak to walk but she really wanted to join the millions walking to #Karbala so I decided to take her. #ArbaeenWalk pic.twitter.com/W55bFwTW3v
— Mustafa al-Najafi (@MustafaNajafi) 17 novembre 2016