L'homme accusé d'avoir tenté vendredi de faire sauter une usine de produits chimiques et de gaz en Isère refuse toujours de parler aux policiers qui l'interrogent à Lyon. Une source proche de l'enquête l'indique samedi.
Ce chauffeur-livreur de 35 ans a précipité une camionnette de livraison contre des bonbonnes de gaz après avoir décapité son propre patron. Il a été neutralisé par un pompier.
En garde à vue à l'hôtel de police de Lyon, il est interrogé par des agents de la sous-direction antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). "Il ne parle pas, il garde le silence", dit-on de source proche de l'enquête.
Le suspect a des liens avec la mouvance salafiste et avait été fiché en 2006 pour radicalisation. Selon la même source, les policiers ont saisi chez ce père de trois enfants, à Saint-Priest, près de Lyon, ordinateur et téléphone portable mais n'ont trouvé ni armes, ni explosifs ni matériel de propagande islamiste radicale.
Famille incrédule
Sa soeur et son épouse, aussi en garde à vue, expriment pour leur part la même stupéfaction et la même incrédulité qu'après l'annonce de son arrestation, ajoute-t-on.
Cette tentative d'attentat contre un site Seveso, c'est-à-dire contenant des produits dangereux, a suscité une vive émotion en France où François Hollande, qui était à Bruxelles pour le Conseil européen, est rentré précipitamment vendredi. Le Premier ministre, Manuel Valls, a également écourté un voyage en Amérique Latine.
Le chef de l'Etat a réuni en fin de matinée samedi un deuxième conseil restreint en deux jours, avec les ministres et les responsables des services de sécurité concernés.