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Italie: afflux de curieux à l'île du Giglio pour voir l'épave du Concordia

Les offres touristiques proposant d'aller voir l'épave du Concordia font un tabac. Et qui devrait durer jusqu'à l'enlèvement de la carcasse, prévue au printemps 2013.

10 août 2012, 11:24
L'épave du Concordia, étape privilégiée des amateurs de tourisme "catastrophe".

 "Dix euros l'aller-retour pour aller au Giglio": à peine arrivé à Porto Santo Stefano, port d'embarquement pour la petite île toscane, le touriste est assailli d'offres alléchantes pour aller voir l'épave du Concordia échouée sur la côte depuis le 13 janvier.

Apparemment, c'est un succès: le port grouille de touristes en nu-pieds et shorts qui font sagement la queue pour embarquer sur les nombreux bateaux qui relient au continent le Giglio, une destination déjà prisée avant le naufrage du navire de croisière qui a fait 32 morts.
 
"C'est sûr que l'île attire maintenant encore plus de monde, car malheureusement les malheurs attirent plus que les belles choses", observe Daniela, une étudiante de 23 ans en partance pour l'île avec son petit ami Davide.
 
A bord du ferry, qui passe à quelques dizaines de mètres de l'énorme épave de 114,5 tonnes couchée sur le flanc avant d'entrer dans le petit port, Lucia confesse: "Cela me fait de la peine de voir un colosse aussi énorme dans cet état".
 
"Mais la vie de l'île doit continuer, c'est aussi pour cela que nous avons voulu venir en vacances ici", s'empresse-t-elle d'ajouter.
 
Une opinion apparemment largement partagée par les centaines de touristes qui se pressent le long du port et vont se faire se photographier devant le Costa Concordia, qui s'est échoué sur des rochers la nuit du 13 janvier avec à son bord 4.229 passagers et membres d'équipage.
 
Tourisme "de catastrophe" galvanisé
 
A deux pas de la carcasse, sur une petite plage, les vacanciers se baignent tranquillement avec en fond visuel la coque renversée. "On a vécu cette histoire via la télévision et maintenant ça galvanise le tourisme", confie Ettore, un touriste venu de Florence, avant de se jeter à l'eau.
 
Le maire du Giglio, Sergi Ortelli, le reconnaît: "il y a eu une augmentation du tourisme à la journée avec des curieux qui viennent prendre en photo ce pachyderme couché sur les rochers".
 
Cet homme dynamique à la crinière poivre et sel, qui gère lui-même une agence de location d'appartements et de scooters, y voit "une curiosité extrême qui doit être assouvie en visitant le Giglio un peu comme un musée".
 
Tourisme écologique lésé
 
"En revanche, le tourisme que nous préférons, celui basé sur la mer propre et l'environnement, souffre davantage", regrette-t-il en évoquant les réservations d'hôtels et les locations de vacances en chute, un phénomène qu'il attribue aussi à la crise économique.
 
"Nous espérons que l'épave sera retirée au plus vite", se prend à rêver son adjoint à l'environnement, Alessandro Centurioni. "Le Costa fait aujourd'hui partie de notre paysage mais l'a aussi altéré, et chaque fois que je le vois, je ressens de la douleur et de la tristesse".
 
Départ de l'épave au printemps 2013
 
Le maire se veut optimiste: "Selon le projet d'enlèvement lancé le 15 mai, et en tenant compte des conditions météo, l'épave s'en ira au printemps 2013".
 
Une opération complexe et sans précédent en raison de la taille du bateau: le groupe Costa Crociere devra d'abord le redresser avant de le remorquer dans un port où il sera ensuite démantelé.
 
Enquête toujours en cours
 
Parallèlement à ces opérations délicates, la justice devra tenter de faire la lumière sur les circonstances de la tragédie.
 
Neuf personnes font actuellement l'objet d'une enquête, dont trois cadres dirigeants de Costa Crociere, ainsi que le capitaine du navire Francesco Schettino, notamment accusé d'avoir abandonné le navire avant la fin de l'évacuation des passagers.
 
Dans le meilleur des cas, l'ouverture du procès n'est pas attendue avant début 2013.
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