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Italie: la terre continue de trembler en Emilie-Romagne

Le nord-est de l'Italie a été secoué à 37 reprises dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette activité sismique entretient l'angoisse chez les 14'000 personnes déplacées.

31 mai 2012, 12:59
Alors que les habitants sont encore sous le choc du tremblement de terre de mardi matin, qui a fait 17 morts dans la région de Modène, la terre ne cesse de trembler.

L'Emilie-Romagne a été frappée par 37 nouvelles secousses dans la nuit de mercredi à jeudi. En dix jours, deux violents séismes ont touché le nord-est de l'Italie, causant 23 morts et entretenant l'angoisse chez les 14'000 déplacés.

La terre ne cesse de trembler depuis le 20 mai en Italie. Après le tremblement de terre de mardi matin, qui a fait 17 morts dans la région du Modène, la zone a été proie à un millier de répliques qui font craindre aux spécialistes l'ouverture d'une nouvelle faille.

A 04h16, une réplique de magnitude 2,7 a été ressentie dans la province de Mantoue, à une profondeur de 10 km. Jeudi matin, une autre secousse plus forte, de magnitude 3,6, a encore frappé près de Finale Emilia, une commune ravagée par le séisme du 20 mai.

Ces multiples secousses entretiennent l'angoisse chez des milliers de personnes privées de toit dans la région. Les habitants ont peur de revenir chez elles ou ont vu leur logement s'effondrer par le séisme.

Risque sismique sous-estimé

Le conseil des géologues italiens a rappelé que "les séismes sont totalement imprévisibles" et a recommandé une révision des cartes italiennes sur le risque sismique.

Plusieurs entrepreneurs ont en effet souligné que la zone de Modène était jusqu'à présent classée comme peu sismique. Ils ont dû répondre à certaines critiques sur la fragilité des hangars industriels qui se sont écroulés. La majorité des victimes des deux séismes ont été tuées alors qu'elles étaient au travail.

Le parquet de Modène a de son côté annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les effondrements de bâtiments. Celle-ci "se focalisera sur l'écroulement des bâtiments industriels de construction récente pour vérifier si les normes antisismiques ont été respectées (...)", a expliqué le procureur Vito Zincani qui a qualifié la politique encadrant ces constructions de "suicidaire".

Industrie biomédicale durement touchée

Comme d'autres régions du Nord de l'Italie, poumon économique de la péninsule, cette partie de l'Emilie-Romagne est une succession de vastes zones agricoles et de PME familiales opérant dans de nombreux secteurs industriels.

L'industrie biomédicale, les secteurs de la construction mécanique, de l'alimentation (vinaigre balsamique) ou encore du carrelage, représentent des branches importantes de cette région qui concentre 1% environ du PIB italien.

L'industrie biomédicale italienne a par exemple été très durement touchée par le séisme. Une centaine d'entreprises de ce secteur, employant plus de 5000 personnes, se trouvent dans la zone de Mirandola, en Emilie-Romagne. La région produit notamment 60% des produits et équipements nécessaires à la dialyse.

Mardi, les célèbres entreprises Ferrari, Maserati et Ducati avaient également fermé pour la journée leurs usines, même si les bâtiments n'avaient pas été endommagés.

Dommages chiffrés à 900 millions

Selon le quotidien "La Repubblica", le séisme du 20 mai a causé des dégâts "structurels", c'est-à-dire aux hangars de fabrication et aux machines-outils, de l'ordre de 300 millions d'euros (environ 360 millions de francs), tandis que celui de mardi a provoqué des dégâts chiffrés à environ 600 millions d'euros. Il s'agit d'installations de haute technologie.

Selon un porte-parole de Confindustria, le syndicat du patronat italien, le séisme a provoqué des pertes qui peuvent être chiffrées à "environ 10 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour". "Sur quatre mois, cela représente environ un milliard", s'est-il inquiété.

Les compagnies d'assurance ne devraient pas être épargnées et pourraient se voir présenter une facture allant jusqu'à 700 millions d'euros, a évalué mercredi l'agence de modélisation des risques Eqecat. Les estimations initiales d'Eqecat, faites avant la réplique de mardi, se situaient entre 100 et 200 millions d'euros.

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