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Italie: le drame de Gênes illustre la vétusté des infrastructures du pays

Après le drame qui a frappé Gênes, la polémique sur l'état des infrastructures italienne est relancée. De larges investissements sont jugés nécessaires, mais de nombreux obstacles freinent ce projet.

15 août 2018, 19:19
Le viaduc de Gênes est le cinquième pont à s'effondrer en Italie en cinq ans.

L'effondrement meurtrier mardi d'un viaduc autoroutier très fréquenté à Gênes a relancé la polémique sur l'état des infrastructures dans ce pays habitué aux drames souvent qualifiés de prévisibles.

Le viaduc de Gênes est en effet le cinquième pont à s'effondrer en Italie en cinq ans. Deux ponts se sont effondrés en Sicile en 2014, dont l'un le lendemain de son inauguration, et deux autres en Lombardie et dans les Marches en 2017: autant de fiascos impressionnants qui n'avaient cependant fait que trois morts.

En raison de son relief accidenté, l'Italie compte quelque 45'000 ponts, viaducs ou tunnels, dont un tiers sur les quelque 6000 kilomètres d'autoroute du pays, selon la presse.

 

 

Durée de vie dépassée

"Une grande partie des infrastructures italiennes comme les ponts routiers ont plus de 50 ans, la durée de vie utile des ouvrages en béton armé réalisés avec les techniques disponibles" à l'époque, a expliqué M. Occhiuzzi dans une note sur le site du CNR.

"Des dizaines de milliers de ponts en Italie ont dépassé aujourd'hui la durée de vie pour laquelle ils avaient été conçus et construits", a-t-il prévenu. C'est clairement le cas d'un autre "pont Morandi" près d'Agrigente, en Sicile, conçu comme le viaduc de Gênes par l'architecte Riccardo Morandi, et fermé à la circulation depuis le printemps 2017 pour des raisons de sécurité.

 

Vaste plan d'investissements

Selon M. Occhuizzi, l'ensemble des travaux nécessaires pour éviter de nouveaux drames se chiffrent "en dizaines de milliards d'euros". Le ministre des Finances, Giovanni Tria, a évoqué mercredi "la nécessité absolue d'un grand plan d'investissements publics dans les infrastructures, auquel le gouvernement est en train de travailler".

Nombreux points faibles

Le vice-premier ministre Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), a cependant prévenu dès mardi que les éventuels "engagements extérieurs" de l'Italie ne l'empêcheraient pas "de dépenser l'argent nécessaire pour la sécurité des écoles et des autoroutes".

 

 

Les ponts ne sont en effet pas le seul point faible de l'Italie, depuis l'école qui s'effondre sur un séisme de moyenne intensité (26 enfants tués dans les Pouilles en 2002) au train qui déraille sur la voie ferrée bricolée (trois morts et des dizaines de blessés en janvier à Milan).

Le M5S contre le "gaspillage"

Mais les grands travaux prônés par M. Salvini ne sont pas forcément du goût de ses alliés du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), qui dénoncent un gaspillage d'argent public au seul profit d'une poignée de gros entrepreneurs et de politiciens corrompus.

"L'Italie est un pays qui a été construit dans les années 1960, abandonné dans les années 1990 et qui a commencé à s'écrouler il y a dix ans. C'est pourquoi nous avons cessé de croire au progrès", résumait mercredi avec amertume Antonio Polito, éditorialiste du Corriere della Sera.

 

 

 

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