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Italie: le président Giorgio Napolitano réélu pour un second mandat

Giorgio Napolitano, le président italien sortant, a été réélu samedi pour un second mandat. Son contestataire Beppe Grillo a crié au "coup d'Etat".

20 avr. 2013, 19:14
Giorgio Napolitano a été réélu à l'âge de 87 ans.

Le président italien sortant Giorgio Napolitano, appelé à la rescousse par un Parlement dans l'impasse, a été réélu samedi. Ce résultat a provoqué la fureur du contestataire Beppe Grillo qui a crié au "coup d'Etat" et appelé à une "mobilisation populaire".

Dans sa première réaction publique après sa réélection, M. Napolitano a souligné "la situation difficile" du pays. "J'espère fortement que dans les prochaines semaines, et à partir des jours à venir, que toutes les parties assumeront leurs devoirs dans le but de consolider les institutions de l'Etat", a-t-il déclaré.

Il a également indiqué qu'il préciserait ses intentions au cours de sa prestation de serment et dans son discours au Parlement prévus lundi à 17 heures.

La réélection - une première dans l'histoire italienne - à une très large majorité de cet ancien communiste qui fêtera ses 88 ans en juin, a été accueillie par une longue ovation debout de la majorité des "grands électeurs".

"Aujourd'hui est une journée importante pour notre République. Je remercie le président Giorgio Napolitano pour son sens du devoir et sa générosité personnelle et politique qui lui a fait accepter de poursuivre son engagement dans un contexte aussi difficile et incertain", a aussitôt réagi le chef de la droite Silvio Berlusconi.

Son successeur à la tête du gouvernement, Mario Monti, a lui aussi remercié M. Napolitano pour son "esprit de sacrifice". A Bruxelles, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a quant à lui félicité M. Napolitano pour sa réélection qui intervient à "un moment décisif pour le processus d'intégration" européen.

"Bouffons, bouffons!"

Le résultat n'a cependant pas fait l'unanimité. Le chef de file du Mouvement 5 Etoiles (M5S, contestataire) a évoqué un "coup d'Etat" et appelé à une manifestation devant le Parlement. Ses partisans, rassemblés devant la Chambre des députés à Rome, criaient "Bouffons, bouffons!", "Honte!", tout en scandant le nom de leur candidat, le constitutionnaliste Stefano Rodota.

Ce dernier s'est toutefois dissocié de ces manifestations, adressant "un salut au président réélu". Il a en outre souligné "être opposé à une quelconque marche sur Rome", une allusion aux événements ayant précédé la prise du pouvoir par Benito Mussolini en 1922.

"Large convergence"

M. Napolitano a cédé à la pression des responsables politiques, incapables de lui trouver un successeur après cinq tours de scrutin. "Je considère qu'il est de mon devoir d'offrir la disponibilité qui m'a été demandée", avait expliqué le chef de l'Etat.

Dans la matinée, de Pier Luigi Bersani (gauche) à Silvio Berlusconi (droite) en passant par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, tous étaient venus l'exhorter à se représenter.

L'Italie, troisième économie de la zone euro, n'a cessé de s'enfoncer dans la crise politique depuis les élections législatives des 24 et 25 février qui n'ont dégagé aucune majorité claire. Cette fois-ci, "les rencontres ont permis de faire émerger une large convergence" des forces politiques en faveur de M. Napolitano, a souligné M. Bersani, chef du Parti démocrate (PD).

Débâcle de la gauche

M. Bersani n'avait pas réussi aux précédents scrutins à faire élire ses propres candidats, dont l'ex-président de la Commission européenne, Romano Prodi, à qui il a manqué une centaine de voix de son propre camp.

Cet échec cinglant a entraîné un véritable séisme au sein de la gauche. M. Bersani a annoncé sa démission, de même que la présidente du PD, Rosy Bindi, tandis que M. Prodi retirait sa candidature.

La tâche du président est lourde. L'Italie se trouve depuis quatre mois avec à sa tête un gouvernement démissionnaire et les élections législatives de fin février ont débouché sur une équation insoluble avec la gauche qui a la majorité absolue à la Chambre des députés, mais pas au Sénat, divisé en trois blocs de forces: la gauche, la droite berlusconienne et le M5S.

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