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Italie: Mario Monti consulte pour former le nouveau gouvernement

Mario Monti a entamé lundi des consultations pour former un nouveau gouvernement. Il devrait constituer dans les 48 heures une équipe resserrée composée surtout de technocrates mais qui pourrait inclure 25 à 30 secrétaires d'Etat "politiques" afin de s'assurer un ample soutien au parlement.

14 nov. 2011, 17:09
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Après un week-end d'intense activité politique, le président du Conseil désigné a commencé à recevoir lundi les petites formations politiques. Il verra mardi matin les grands partis et l'après-midi syndicats et patronat. Il devrait ensuite présenter une liste restreinte de douze ministres au chef de l'Etat Giorgio Napolitano.

Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a dit s'attendre à ce que Mario Monti sollicite d'ici à vendredi un vote de confiance au parlement pour s'assurer que le nouveau gouvernement dispose d'un soutien suffisant.

Sacrifices attendus

La presse a souligné que l'arrivée de M. Monti, réputé pour sa compétence et indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), représentait un "changement d'époque" pour le pays après 17 ans de "berlusconisme", le "professeur" symbolisant "le défi du sérieux" et une "autre Italie".

M. Monti "a parlé d'un programme important avec beaucoup de sacrifices", accompagné d'interventions pour stimuler la croissance, a déclaré Francesco Nucara, député du petit Parti républicain italien (PRI).

La "patronne des patrons" Emma Marcegaglia a jugé de telles mesures indispensables "car un pays qui n'a pas de croissance ne peut pas respecter les paramètres de déficit". Pour le "Corriere della Sera", plus les réformes du gouvernement Monti seront équitables socialement, "plus elles seront acceptées par les citoyens et plus ample sera la majorité qui soutiendra le gouvernement".

Incertitude

La grande inconnue sera la durée de vie de cet exécutif. Giorgio Napolitano a déjà dit qu'il voudrait éviter des élections anticipées au printemps prochain alors que l'Italie doit d'ici avril 2012 placer pour 200 milliards d'euros d'obligations d'Etat.

Les conditions d'emprunt de l'Italie ont atteint la semaine dernière des niveaux comparables à ceux qui ont obligé l'Irlande et la Grèce à réclamer des mesures de sauvetage internationales. En dépit de premières réactions positives des marchés lundi matin, les investisseurs demeurent dans l'expectative.

Menaces de Berlusconi

En outre, une fois passée l'impulsion initiale donnée au pays par sa nomination, Mario Monti devra faire face aux remous qui agitent les eaux trompeuses de la politique italienne, où des signes de défiance évidents émanent déjà du centre-droit.

"Ça ne s'arrête pas là", proclame un titre de "Libero", quotidien résolument pro-Berlusconi selon lequel "la gauche et ses journaux ont peut-être sablé le champagne trop vite".

De son côté, par bravade ou volonté d'éviter une explosion de son parti, le PDL, Silvio Berlusconi a averti que sa formation, qui reste malgré les récentes défections la plus grande à la Chambre des députés, "peut retirer son soutien à n'importe quel moment" à M. Monti.

Le Cavaliere pourrait utiliser sa capacité de nuisance si le gouvernement Monti ne se contentait pas de mettre en oeuvre les mesures demandées par l'UE et entreprenait aussi de réformer la loi électorale.

Tour de vis

Sur le plan économique, M. Monti devrait annoncer rapidement un nouveau tour de vis budgétaire, comme le demande l'UE. Il pourrait rétablir la taxe foncière sur la résidence principale, abolie par M. Berlusconi, et mettre en place un impôt sur la fortune que même le patronat appelle de ses voeux mais auquel le Cavaliere, troisième homme le plus riche d'Italie, s'est toujours opposé.

Un autre grand chantier devrait être aussi la réforme des retraites même si M. Monti devra affronter les réticences des syndicats, également défavorables à une trop grande libéralisation du marché du travail.


 
 
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