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Italie: peine de prison confirmée pour Silvio Berlusconi

Accusé de fraude fiscale, Silvio Berlusconi a vu jeudi sa peine de prison de quatre ans confirmée par la Cour de cassation italienne.

02 août 2013, 06:51
Compte tenu de son âge, l'ancien président du Conseil effectuera sa peine par le biais d'un travail d'intérêt général ou bien sera assigné à résidence.

La Cour de cassation italienne a confirmé jeudi la peine de quatre ans de prison, réduite à une année grâce à une loi d'amnistie, frappant Silvio Berlusconi accusé de fraude fiscale dans l'affaire Mediaset. Elle a demandé un réexamen de l'interdiction qui lui a été faite d'occuper un poste officiel pendant cinq ans.

L'ex-chef de gouvernement a réagi dans un message vidéo."Cette condamnation est dénuée de tout fondement et me privera de ma liberté et de mes droits politiques (...) Nous devons continuer à combattre, à faire de la politique, pour réaliser toutes les réformes nécessaires, au premier rang desquelles celle de la justice", a-t-il affirmé.

Il s'agit de la première condamnation définitive dans la trentaine de procès qui lui ont été intentés pour des accusations allant de la fraude fiscale aux relations sexuelles tarifées avec une mineure - le fameux "Rubygate". La cour d'appel de Milan avait confirmé en mai la condamnation du "Cavaliere", âgé de 76 ans.

Après trois jours d'audiences, les cinq magistrats de la Cour de cassation ont délibéré pendant plusieurs heures jeudi après-midi avant de confirmer sa condamnation. Silvio Berlusconi a vécu cette attente "avec angoisse et préoccupation", selon Daniela Santanche, une proche du "Cavaliere".

Il veut aller en prison

En revanche, les juges ont demandé au tribunal de Milan de réexaminer la condamnation à cinq années d'interdiction de toute fonction officielle qui lui a été infligée. Cela permet à Silvio Berlusconi de conserver pour le moment son siège de sénateur.

Compte tenu de son âge, l'ancien président du Conseil effectuera sa peine par le biais d'un travail d'intérêt général ou bien sera assigné à résidence. Il y a quelques jours, il a pourtant affirmé qu'il tenait à aller en prison si sa condamnation était confirmée.

"Je ne partirai pas en exil, comme Bettino Craxi a été forcé de le faire. Je n'accepterai pas non plus d'être remis entre les mains des services sociaux comme un criminel qui doit être rééduqué", a-t-il dit au journal libéral milanais "Libero".

Accusé de corruption, Bettino Craxi, président du Conseil socialiste entre 1983 et 1987, s'était enfui en Tunisie en 1994 pour échapper à la prison. Il est mort en exil à Hammamet en janvier 2000.

Cohésion politique fragilisée

Ce jugement pourrait affecter la cohésion du fragile gouvernement de "grande coalition" entre le Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi et le Parti démocrate (PD) de l'actuel président du Conseil, Enrico Letta.

Le président de la République, Giorgio Napolitano, a invité les Italiens à la "sérénité" et à la "cohésion" après l'annonce du jugement. "Le pays a besoin de retrouver la sérénité et la cohésion sur des questions institutionnelles d'une importance vitale car ses divisions empêchent depuis trop longtemps la mise en oeuvre des réformes", a-t-il dit dans un communiqué.

L'aile dure du PDL a menacé de quitter la coalition et d'organiser des manifestations publiques mais le "Cavaliere", de son côté, n'a cessé d'affirmer que cette affaire ne devait pas mettre en cause la survie du gouvernement actuel.

La menace pourrait être plus grande du côté du Parti démocrate, dont de nombreux membres ressentent de plus en plus mal la cohabitation avec les partisans de Silvio Berlusconi.

Remplacé par sa fille?

Selon ses partisans, Silvio Berlsuconi continuera à diriger le parti qu'il a fondé. Mais certains observateurs s'attendent à ce que sa fille aînée Marina, 46 ans, qui préside sa holding Fininvest, le remplace à la tête du PDL.

Berlusconi, qui a été quatre fois à la tête du gouvernement italien depuis son entrée en politique en 1994, estime être injustement poursuivi par une justice qu'il accuse d'être orientée à gauche.

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