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Italie: "traitements épouvantables" à Lampedusa

La commissaire européenne aux Affaires intérieures a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur les "traitements épouvantables" infligés aux migrants sur l'île italienne de Lampedusa.

18 déc. 2013, 15:01
epa03976154 European home affairs Commissioner, Swedish, Cecilia Malmstrom gives a press holds a press conference on concrete actions in the Mediterranean, at the European Commission headquarters in Brussels, Belgium, 04 December 2013. Report states  the Commission is proposing ways to increase solidarity and mutual support in order to prevent migrants' death in the Mediterranean.  EPA/JULIEN WARNAND

Le traitement choc infligé aux migrants à leur arrivée dans le centre d'accueil de Lampedusa a suscité mercredi une vague d'indignation en Italie et en Europe. Cela moins de trois mois après les naufrages qui ont coûté la vie à des centaines d'étrangers.

Dans un reportage diffusé par TG2, le journal de la deuxième chaîne de la télévision publique italienne lundi soir, on voit des réfugiés se mettre à nu dans un espace qui semble en plein air, avant d'être soumis devant les autres à des jets d'un traitement contre la gale.

Ces images, apparemment tournées avec un téléphone portable, ont été prises par un certain Khalid, un réfugié présent au centre depuis 65 jours. "On est traités comme des chiens", commente-t-il en affirmant que le même traitement est infligé aux femmes.

Alors que le monde célèbre mercredi "la journée internationale des migrants", la maire de l'île, Giusi Nicolini, a comparé la structure à un "camp de concentration". "Les images du centre de Lampedusa sont épouvantables et inacceptables", a pour sa part commenté la commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström, en menaçant Rome de sanctions.

Améliorer l'accueil

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a demandé au gouvernement italien "des solutions urgentes pour améliorer l'accueil à Lampedusa". Il a rappelé que les nouveaux arrivants sont censés passer un maximum de 48 heures dans ce centre de premier secours, avant de regagner d'autres structures dans le pays.

Promettant une enquête "approfondie" et "des sanctions contre les responsables", le premier ministre italien Enrico Letta s'est dit "choqué". La présidente de la chambre des Députés, Laura Boldrini, ex-porte-parole du HCR, a jugé ces conditions "indignes d'un pays civilisé".

Le responsable se défend

Interrogé à la radio, l'administrateur de la coopérative gérant depuis cinq ans la structure d'accueil de Lampedusa, Cono Galipo, s'est défendu en expliquant qu'il fallait remettre ces images "dans leur contexte".

Selon lui, le traitement administré aux réfugiés a duré une heure et demie. "A un moment, des réfugiés se sont impatientés et ont commencé à se déshabiller. Ils ont clairement mis en scène ce qu'on a vu ensuite à la télévision", a-t-il ajouté.

Sommet à Bruxelles

Les drames de l'immigration ont été inscrits à l'ordre du jour du sommet des dirigeants de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles. Ils examineront les actions possibles pour lutter contre le trafic des réfugiés et éviter de nouvelles tragédies.

Début octobre, au moins 400 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, ont trouvé la mort dans deux naufrages dans la zone de Lampedusa, première porte d'entrée européenne pour les migrants qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie.

Plus de 14'000 migrants ont débarqué à Lampedusa entre le 1er janvier et le 30 novembre.

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