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Italie: un sénateur compare une ministre noire à un orang-outan

"Quand je vois les images de Kyenge (première ministre noire en Italie), je ne peux m'empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan." Cette déclaration, émanant d'un sénateur de la Ligue du Nord, secoue toute l'Italie.

14 juil. 2013, 14:59
Cecile Kashetu Kyenge, ministre de l'intégration en Italie, a demandé des excuses.

Un sénateur du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord a comparé à un orang-outan Cecile Kyenge, première ministre noire de l'histoire italienne. Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a jugé dimanche ces paroles "inacceptables".

Samedi, lors d'une réunion de son parti près de Bergame (nord), le sénateur Roberto Calderoli a déclaré à propos de la ministre d'origine congolaise: Cecile Kyenge "fait bien d'être ministre mais peut-être devrait-elle le faire dans son pays. Je me console quand je surfe sur internet et que je vois les photos du gouvernement. J'aime les animaux mais quand je vois les images de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu'elle en soit un".

Ces déclarations ont circulé comme une traînée de poudre dans les médias et sur les réseaux sociaux, provoquant nombre de réactions indignées.

Dimanche matin, dans un communiqué officiel, Enrico Letta s'est fendu en personne d'une réaction: "Les paroles rapportées aujourd'hui par la presse et attribuées au sénateur Calderoli à propos de Cecile Kyenge sont inacceptables et dépassent toutes les limites".

Excuses éxigées

Le président du Sénat Pietro Grasso a exigé des excuses de M. Calderoli à Mme Kyenge. Son homologue de la Chambre des députés Laura Boldrini a exprimé sa solidarité à la ministre en condamnant "des paroles vulgaires et indignes des institutions".

Quant à la principale concernée, elle a déclaré dimanche à l'agence italienne Ansa: "Je ne prends pas personnellement les paroles de Calderoli, mais elles m'attristent à cause de l'image qu'elles donnent de l'Italie". "Je crois que toutes les forces politiques doivent réfléchir à l'usage qu'elles font de la communication".

M. Calderoli est un habitué des provocations: en 2006, il avait dû démissionner du gouvernement Berlusconi après s'être exhibé avec un t-shirt anti-islam sur Mahomet.

Menaces de mort

Depuis sa nomination, Mme Kyenge a dû affronter plusieurs manifestations d'hostilité de la Ligue du Nord, un parti allié au Peuple de la Liberté de Silvio Berlusconi mais qui se trouve actuellement dans l'opposition.

Dès sa prise de fonction fin avril, Mme Kyenge a été la cible d'agressions verbales et menaces de mort, postées sur des sites racistes et même sur sa page officielle Facebook.

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