Des dizaines de milliers de personnes ont participé à une manifestation antinucléaire à Tokyo dimanche. Ils se rassemblaient à l'approche du troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le pire sinistre nucléaire depuis celui de Tchernobyl.
Les manifestants se sont réunis dans le parc Hibiya au coeur de la capitale, à deux pas des ministères et autres bâtiments gouvernementaux. Ils ont ensuite marché vers le parlement.
Ils ont fustigé l'industrie nucléaire et le Premier ministre Shinzo Abe. Ce dernier plaide depuis son retour au pouvoir il y a un peu plus d'un an pour une relance des centrales du pays, arrêtées par précaution après l'accident de Fukushima. Il juge cette énergie indispensable à un archipel dépourvu de ressources naturelles.
"Il est important que nous continuions à nous faire entendre", expliquait un manifestant, Yasuro Kawai, 66 ans. "Il n'y a plus aujourd'hui d'électricité d'origine nucléaire au Japon. Si nous poursuivons cette politique du zéro nucléaire et si nous promouvons l'énergie renouvelable et les technologies à faible consommation, il est possible de vivre sans le nucléaire", a-t-il assuré.
Des musiciens ont joué en utilisant de l'électricité produite par de grands panneaux solaires installés dans le parc. Des dizaines de commerçants ont fait la promotion de produits manufacturés dans la région de la catastrophe.
Près de 20'000 morts
Le Japon s'apprête à commémorer le séisme sous-marin d'intensité 9, le tsunami et l'accident nucléaire survenus le 11 mars 2011 à Fukushima dans le nord-est du Japon. La catastrophe a fait 15'884 morts et 2636 disparus. D'après des chiffres officiels et de la police, 1656 personnes sont décédées depuis de stress et de complications de santé.
L'accident a entraîné une situation inédite avec quatre réacteurs très endommagés et l'émission de grandes quantités d'éléments radioactifs dans l'air, les sols et les eaux de la région. Il faudra entre 30 et 40 ans pour démanteler les quatre réacteurs les plus endommagés sur les six du site à l'aide de technologies qu'il reste en partie à inventer.