Une ex-membre japonaise de la secte Aum Vérité Suprême a été condamnée lundi. Elle a écopé de cinq ans de prison pour un attentat, après avoir passé 17 ans en cavale suite à l'attaque au gaz neurotoxique sarin en 1995 à Tokyo.
La Cour de Tokyo a infligé cette peine à Naoko Kikuchi, 42 ans, pour son rôle dans la préparation d'un colis piégé destiné au gouverneur de Tokyo en 1995. Cet attentat avait grièvement blessé un fonctionnaire. Mme Kikuchi a toutefois contesté avoir été informée de l'usage final des produits qu'elle a dû transporter.
Mme Kikuchi était l'un des deux seuls ex-membres d'Aum encore en fuite lorsqu'elle a été arrêtée en juin 2012. Moins de deux semaines plus tard, le dernier fugitif, Katsuya Takahashi, était également interpellé.
Naoko Kikuchi a été exemptée de poursuites pour l'attaque au gaz neurotoxique sarin survenue en 1995 dans le métro de Tokyo, attentat qui avait tué 13 personnes et intoxiqué plus de 6'000 autres.
Utilisation de gaz sarin
La secte Aum Vérité Suprême, dirigée par le gourou partiellement aveugle Shoko Asahara (de son vrai nom Chizuo Matsumoto), avait fabriqué d'importantes quantités de gaz sarin, un produit créé par des scientifiques sous le régime nazi en Allemagne à la fin des années 1930.
M. Asahara a été arrêté dans un bâtiment de la secte près du mont Fuji deux mois après l'attentat dans le métro de Tokyo et condamné à la pendaison après avoir été reconnu coupable de délits ayant entraîné la mort de plusieurs personnes. Il est toujours en attente d'exécution avec 12 de ses disciples.
La condamnation de Mme Kikuchi est intervenue alors que le Japon vient de se souvenir d'un autre crime de la secte Aum commis il y 20 ans, le 27 juin 1994 à Matsumoto, dans la préfecture de Nagano.
Cette nuit-là, un camion de la secte Aum a lâché dans la nature du gaz sarin qui a tué sept personnes et en a intoxiqué sept autres. Il s'agissait d'un test, pour juger de l'efficacité de la substance avant son utilisation massive à Tokyo.