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Jérusalem: heurts autour des funérailles d'un Palestinien

La police israélienne a indiqué dimanche soir qu'elle ne rendrait pas à sa famille le corps du jeune Palestinien qu'elle accuse d'avoir lancé sa voiture contre un arrêt du tramway à Jérusalem mercredi, tuant deux personnes.

26 oct. 2014, 21:11
Plus de 570 Palestiniens ont perdu la vie en quinze jours de conflits.

De violents heurts opposaient dimanche soir des centaines de Palestiniens à la police israélienne pour la cinquième nuit consécutive à Jérusalem-Est. Au terme d'une journée sous haute tension, l'enterrement de l'auteur présumé d'une attaque anti-israélienne devait se tenir sous haute surveillance.

Les funérailles d'Abdelrahmane Shalodi, accusé par la police israélienne d'avoir délibérément jeté sa voiture sur un arrêt du tramway, devraient finalement avoir lieu dans la nuit.

Ce Palestinien de 21 ans a été abattu mercredi par la police après avoir tué un bébé et une Equatorienne de 22 ans, qui a succombé dimanche à ses blessures. Depuis, sa dépouille, aux mains de la médecine légale israélienne, n'a toujours pas été remise à sa famille.

La justice israélienne avait décidé qu'elle serait rendue aux Shalodi dimanche soir à la porte du cimetière pour un enterrement rapide au milieu de la nuit, en présence d'une liste réduite de participants soumise auparavant à la police. La famille a dans un premier temps refusé ces conditions.

La police a alors dit qu'elle ne rendrait pas le corps. Mais les deux parties se sont finalement mises d'accord en soirée.

Funérailles symboliques

Privée de cortège funèbre et probablement du rituel funéraire musulman --notamment les ablutions--, la famille Shalodi avait appelé à des "funérailles symboliques" en fin d'après-midi devant sa maison de Silwan. Ce quartier populaire palestinien ultra-sensible se trouve proche du vieux Jérusalem.

Des centaines de Palestiniens ont répondu présents et ont participé à la prière du défunt. Ils ont ensuite tenté de rallier l'Esplanade des Mosquées, épicentre de toutes les tensions dans la Ville sainte, lors d'un cortège funèbre.

Accompagnant un cercueil vide enveloppé dans un drapeau palestinien, la foule avait à peine parcouru quelques dizaines de mètres que la police israélienne chargeait, sous des rafales de tirs de grenades lacrymogènes. Des jets de pierres, de pétards et de cocktails Molotov lui répondaient.

Au moins quatre Palestiniens ont été arrêtés, tandis que les forces israéliennes perquisitionnaient les maisons alentour, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon le Croissant-Rouge, ces heurts ont fait au moins 21 blessés, asphyxiés par le gaz lacrymogène ou touchés par des balles en caoutchouc. Cinq d'entre eux ont été admis à l'hôpital après avoir été touchés notamment aux yeux, a précisé un porte-parole à l'AFP.

Netanyahu: "toute la force nécessaire"

Dans l'après-midi, devant ses ministres, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu avait promis d'utiliser "toute la force nécessaire pour qu'échoue" le plan "des extrémistes islamiques qui s'emploient à l'embrasement" de Jérusalem, qu'il a désigné comme "la capitale d'Israël".

L'annexion et l'occupation de Jérusalem-Est sont illégales aux yeux de la communauté internationale et l'un des principaux obstacles au processus de paix, les Palestiniens réclamant d'en faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Tensions exacerbées

A chaque fois, ce sont les mêmes scènes de jeunes Palestiniens, souvent masqués, brûlant des pneus et lançant pierres, pétards ou engins incendiaires face aux policiers armés. Les policiers répondent par des tirs de gaz lacrymogènes ou de projectiles en caoutchouc.

Les tensions ont été exacerbées depuis l'été par une série d'événements, dont l'assassinat d'un jeune Palestinien par des extrémistes juifs en juillet après l'assassinat de trois adolescents juifs, arrestations de centaines de Palestiniens, puis guerre à Gaza.

Les visites de juifs perçues comme des provocations sur l'esplanade des Mosquées, la poursuite de la colonisation et l'appropriation de maisons palestiniennes par des colons, ne favorisent pas non plus l'apaisement.

 

 

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