Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Joe Biden quitte Ankara sans progrès visible

Le vice-président américain Joe Biden a achevé dimanche sa visite en Turquie sans réduire les divergences entre Washington et Ankara sur la lutte antidjihadiste en Syrie et en Irak. Dans ce dernier pays, l'EI a perdu deux villages, rendant à Bagdad le contrôle du principal axe de liaison avec la frontière iranienne.

23 nov. 2014, 20:17
Malgré la poignée de main, les divisions persistent entre Joe Biden (à gauche) et Recep Tayyip Erdogan.

Durant ses trois jours de visite, M. Biden a évoqué avec le président et le Premier ministre turcs la progression de l'Etat islamique (EI) dans des zones entières en Syrie et Irak, pays voisins de la Turquie.

Les différences stratégiques entre les deux pays dans la lutte contre les djihadistes restent un sujet de frustration pour Washington.

Contrairement aux Etats-Unis, la Turquie refuse de fournir une aide militaire aux forces kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané, assiégée par l'EI tout près de la frontière avec la Turquie. Sous pression de ses alliés, Ankara s'est contenté d'autoriser le passage vers la cité, via son territoire, de 150 combattants peshmergas kurdes venus d'Irak.

La Turquie considère comme insuffisants les raids aériens de la coalition. Elle juge que la menace djihadiste ne sera écartée qu'avec la chute du président Bachar al-Assad, sa bête noire.

Samedi, à l'issue de quatre heures de réunion, Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan n'ont rien annoncé de concret concernant une éventuelle contribution d'Ankara à la coalition militaire que dirigent les Etats-Unis contre les extrémistes sunnites.

Ankara veut une zone de sécurité

La Turquie a indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'augmentera son soutien à la coalition qu'à la condition de la mise en place d'une zone de sécurité, soutenue par une zone d'exclusion aérienne, à l'intérieur de la Syrie, à la frontière turque.

Seule avancée concrète, les Etats-Unis ont annoncé une aide de 135 millions de dollars supplémentaires pour les réfugiés syriens. La Turquie en accueille 1,7 million et exhorte la communauté internationale à lui venir en aide.

Combats contre Al-Qaïda en Syrie

Sur sol syrien, de violents combats opposaient dimanche des miliciens loyaux au régime à des rebelles et combattants d'Al-Qaïda. Ces derniers ont lancé une attaque pour s'emparer de deux villages chiites dans le nord du pays, selon une ONG.

Les villages de Nebbol et Zahra, dans la province d'Alep, sont assiégés par les rebelles depuis un an et demi. Mais samedi soir, les insurgés et djihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, sont passés à l'attaque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Au moins huit rebelles et djihadistes ainsi qu'un civil ont péri dans les affrontements, d'après l'OSDH. Les insurgés et Al-Nosra chercheraient à relâcher la pression sur Alep, plus au sud, où le régime menace d'assiéger les secteurs rebelles.

De son côté, l'EI a abattu dimanche un avion militaire du régime syrien près de la ville de Deir Ezzor, dans l'est du pays, pour la première fois dans cette province que les djihadistes contrôlent en grande partie.

Irak: deux localités reprises à l'EI

En Irak, l'Etat islamique a au contraire essuyé un revers. Des soldats irakiens appuyés par des miliciens chiites et des peshmergas ont repris dimanche le contrôle de deux localités qu'il tenait depuis plusieurs mois, a-t-on indiqué de source kurde. Ils ont ainsi rouvert le principal axe de liaison entre Bagdad et la frontière iranienne.

Cette prise des localités de Jalawla et Saadiyaha, situées à quelque 115 km au nord-est de Bagdad, n'a pas été confirmée de manière indépendante.

Dizaines de morts

Au moins 23 peshmergas et miliciens auraient été tués et des dizaines d'autres blessés dans les combats, précisent des sources médicales et militaires. Selon Mala Bakhtiar, de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), une cinquantaine d'islamistes sur un contingent de 400 ont aussi été tués.

La prise de ces localités stratégiques devrait permettre d'accroître la sécurité des villes de Kalar et de Khanakine, tenues par les Kurdes, mais également celles de barrages et de champs pétrolifères dans la région, a relevé Djabbar Yaouar, secrétaire général des peshmergas.

Le Premier ministre français Manuel Valls a de son côté annoncé l'arrivée de Mirage de l'armée française "dans les prochains jours" en Jordanie pour lutter contre l'EI en Irak.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias