Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a reconnu jeudi dans un entretien au quotidien allemand "Bild" "des tensions" avec l'Allemagne, en raison des accusations d'espionnage. Mais le chef de la diplomatie américaine assure toutefois que les deux alliés maintiendront une "relation forte".
Cette déclaration intervient au même moment où, sous la pression de députés, le gouvernement allemand étudie actuellement la possibilité de faire auditionner à Moscou l'ancien consultant du renseignement américain Edward Snowden, à l'origine des révélations sur un programme d'espionnage américain visant notamment l'Allemagne.
Ce dernier a fourni à la presse des documents, récemment révélés, laissant penser que le téléphone portable de la chancelière Angela Merkel était espionné par les Etats-Unis.
"Sans le moindre doute, cette situation a conduit à des tensions avec l'Allemagne et les Allemands", souligne le chef de la diplomatie américaine, interrogé par "Bild" sur l'affaire des écoutes de l'agence américaine NSA.
Mais "notre relation est forte et elle va rester forte", assure-t-il également. "Dans les moments difficiles, les amis travaillent avec franchise et respect mutuel et l'Allemagne est l'un des plus grands amis des Etats-Unis et l'un de nos alliés les plus importants", a encore indiqué John Kerry.
"Partenaire formidable"
Qualifiant la chancelière Angela Merkel de "partenaire formidable", il estime que les dossiers tels que la Syrie, l'Iran ou l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis sont "tout simplement trop importants pour qu'on n'avance pas ensemble".
"Nous allons donc surmonter ensemble cette situation", affirme-t-il avant de lancer: "J'aime l'Allemagne". John Kerry, qui s'est rendu en février en Allemagne, indique également se réjouir "de revenir aussi vite que possible" à Berlin mais sans apporter de précisions concrètes sur une éventuelle visite.
Interrogé sur les moyens d'améliorer les relations ternies avec Berlin, le secrétaire d'Etat martèle encore: "nous parlons avec notre partenaire allemand sur le fait de savoir comment nous pouvons mieux coordonner nos efforts en matière de renseignement et comment prendre aussi en compte les doutes allemands".
Berlin a réaffirmé mercredi que les relations transatlantiques avaient "une valeur incommensurable" du point de vue de la sécurité et de la politique étrangère, par la voix du porte-parole du gouvernement Steffen Seibert. Berlin souhaite conclure avec Washington un accord interdisant l'espionnage réciproque entre les deux pays.