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Jugé en Jordanie, le prédicateur radical Abou Qatada plaide non coupable

Le prédicateur radical Abou Qatada, expulsé de Londres samedi, a atterri dimanche matin à Amman, en Jordanie, où il a été pris en charge par la justice militaire. Jugé pour terrorisme, il plaide non coupable.

07 juil. 2013, 13:37
Abou Qatada, pris en photo juste avant d'embarquer à bord de l'avion pour la Jordanie.

Le prédicateur radical Abou Qatada a été présenté devant le procureur de la cour de sûreté de l'Etat jordanien, qui lui a signifié son inculpation pour "complot en vue de commettre des actes terroristes", et a été placé en détention préventive pour 15 jours, a expliqué une source judiciaire.

"Abou Qatada a plaidé non coupable", a ajouté son avocat, Tayssir Diab, précisant qu'il allait déposer dès lundi un recours pour obtenir la libération sous caution de son client.

Malgré l'engagement à la "transparence" proféré dimanche matin par les autorités jordanienne, la presse n'a pas été autorisée à pénétrer dans la salle d'audience pour entendre l'énoncé des chefs d'inculpation.

Les affaires en question, liées à des accusations de projets d'attentats, ont déjà valu à Abou Qatada deux condamnations, à la réclusion à perpétuité et à 15 ans de prison, mais il va bénéficier d'un nouveau procès dans la mesure où il avait jusqu'alors été jugé par contumace.

Volonté de crédibilité

A son arrivée, "Abou Qatada était escorté par des agents britanniques et jordaniens, qui l'ont remis aux enquêteurs de la cour de sécurité d'Etat", a annoncé un responsable jordanien sous couvert de l'anonymat.

Le tribunal militaire se trouve à côté de l'aéroport à Amman. Le père d'Abou Qatada, ses frères et d'autres membres de sa famille se trouvaient devant le bâtiment, où le prédicateur devait être conduit.

Le gouvernement jordanien a insisté sur sa volonté de "crédibilité et de transparence" à l'occasion du procès pour terrorisme qui attend le prédicateur.

Cette extradition intervient quelques semaines après la ratification par la Grande-Bretagne et la Jordanie d'un traité qui, sans mentionner le cas précis du prédicateur, garantit que des preuves obtenues par la torture ne pourront pas être utilisées contre Abou Qatada lors de son procès.

Joie de David Cameron

Le premier ministre britannique David Cameron a déclaré dimanche: "Je suis absolument enchanté, c'est un problème qui me faisait bouillir les sangs. Cet homme n'avait aucun droit d'être dans notre pays, il était une menace."

Abou Qatada a été arrêté en Grande-Bretagne pour la première fois en 2002 en vertu de la législation anti-terroriste. Il aura passé la décennie écoulée à surtout faire des allers et retours en prison. Sa femme et ses cinq enfants devraient quant à eux rester au Royaume-Uni, où Abou Qatada était arrivé en 1993.

Condamné pour attentats

De son vrai nom Omar Mahmoud Mohammed Othman, cet homme qui serait né en 1960 à Bethléem possède la nationalité jordanienne, la Cisjordanie étant sous contrôle jordanien au moment de sa naissance.

En 1998, il a été condamné par contumace en Jordanie pour "préparation d'attentats" visant notamment l'école américaine à Amman. Sa peine a été commuée en prison à vie assortie de travaux forcés. En 2000, il a de nouveau été condamné à 15 ans de prison dans une autre affaire de préparation d'attentat. La Jordanie entend aujourd'hui le rejuger.

En Grande-Bretagne, où la justice l'a qualifié de "menace pour la sécurité nationale", Abou Qatada s'est notamment illustré par de virulents prêches anti-occidentaux, anti-américains et anti-juifs.

D'accord de rentrer

Abou Qatada, qui a passé ces dernières années à combattre son extradition vers la Jordanie, à la fois devant la justice britannique et européenne, avait en mai dernier, de façon assez inattendue, fait savoir par la voix de ses avocats qu'il était d'accord pour retourner dans son pays une fois le traité lui garantissant un procès équitable ratifié.

La possibilité de voir des preuves obtenues sous la torture utilisées contre lui lors d'une procédure judiciaire en Jordanie avait été l'argument avancé par la Cour européenne des droits de l'homme pour bloquer son extradition.

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