Des islamistes somaliens shebab ont pris d'assaut tôt jeudi matin l'Université de Garissa, dans l'est du Kenya, faisant au moins 70 morts. Ils retiennent un nombre indéterminé d'étudiants non musulmans. Quelque 280 personnes ont pu prendre la fuite.
Deux terroristes ont été neutralisés au cours d'une opération menée jeudi en début de soirée, a annoncé le ministère kényan de l'Intérieur sur Twitter. "Les forces de sécurité intensifient leur opération de sauvetage" des étudiants retenus en otage par le commando", a-t-il précisé.
Un des assaillants présumés a été arrêté, avait précédemment annoncé le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Nkaissery. Selon la Croix-Rouge, il y a eu 65 blessées lors de cette agression, pour l'essentiel par balles. Quelque 815 étudiants sont inscrits dans cette université qui emploie 60 personnes et compte une vingtaine de bâtiments.
Le porte-parole des shebab, Cheikh Ali Mohamud Rage, a déclaré que le commando a pour mission de "tuer ceux qui sont contre" le groupe affilié à Al-Qaïda. "Quand nos hommes sont arrivés, ils ont relâché (...) les musulmans (...) nous détenons les autres en otages", a-t-il ajouté.
Renforts "adéquats"
Le ministère kényan de l'Intérieur a affirmé que "trois des quatre bâtiments" de la résidence universitaire ont été "évacués", sans autre détail. "Les assaillants sont retranchés dans un des bâtiments et les opérations continuent", a-t-il poursuivi.
Le président kényan Uhuru Kenyatta a indiqué dans un bref communiqué "prier" pour les victimes et les otages. Il a assuré que les autorités ont déployé les renforts "adéquats". La zone autour du campus, situé à environ un kilomètre du centre-ville, était totalement bouclée. Les médias en sont tenus à l'écart.
Deux vigiles tués
Vers 05h30 (04h30 en Suisse), les assaillants, dont le nombre est inconnu, sont entrés de force dans l'université en tirant sur les vigiles. Ils ont ensuite "ouvert le feu aveuglément à l'intérieur du campus", a expliqué le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, dans un communiqué.
Le nombre d'étudiants bloqués à l'intérieur du campus restait inconnu en fin de journée. Le ministre de l'Intérieur a simplement indiqué que 280 des 815 étudiants inscrits, ainsi que les 60 membres du personnel, "s'étaient manifestés" (hors de l'Université) et que les autorités tentaient de localiser les autres.
Cinq blessés, dont quatre "dans un état critique", ont été évacués par avion sur Nairobi. La Croix-Rouge a appelé à des dons de sang à Garissa.