"Nous ne sommes qu'un", proclamaient dimanche sur des banderoles les milliers de Kényans qui ont rendu hommage aux 67 victimes de l'attaque du centre commercial Westgate de Nairobi. L'attaque a été perpétrée voici tout juste un an par des islamistes liés aux shebab somaliens.
"Ce jour-même, il y a un an, nous avons vécu un choc avec lequel nous devrons vivre à jamais", a déclaré le président kényan, Uhuru Kenyatta, dans une tribune publiée dans le quotidien "The Nation".
Le 21 septembre 2013, quatre hommes armés de grenades et de kalachnikovs avaient fait irruption dans le Westgate vers midi. Comme tous les samedis, l'hypermarché du centre commercial, ses restaurants et autres boutiques de mode étaient alors bondés de représentants de la classe moyenne kényane et des expatriés.
Hommes, femmes et enfants allaient tomber sous les tirs du commando, composé de quatre personnes, qui très vite allait se retrancher dans le bâtiment, et tenir tête quatre jours durant aux forces de l'ordre.
Plaque commémorative
Dimanche matin, près de 2500 personnes, des rubans noirs épinglés sur leurs poitrines et munies de roses blanches, se sont réunies dans une ambiance lourde dans la forêt de Karura, dans la banlieue de Nairobi, pour dévoiler une plaque en l'honneur des victimes. Le lieu était délibérément choisi: l'endroit où l'an dernier leurs familles avaient planté des arbres, un pour chaque personne tuée.
Amul Shah, 62 ans, porte un T-Shirt avec une photo de son fils, décédé à 38 ans alors qu'il surveillait un concours de cuisine pour enfants. "Il a aidé plusieurs enfants à s'échapper, mais il n'a lui-même pas eu de chance", se souvient-il. Fred Bosire, alors vendeur blessé à la jambe, a lui dû faire le mort pendant neuf heures au milieu de cadavres pour échapper aux tirs des assaillants.
A Karura, une multitude de banderoles ont été déployées pour dire: "nous ne sommes qu'un", sur fond de drapeau kényan. "Aujourd'hui, nous marquons l'un des moments les plus noirs de notre histoire", ont lancé des enfants choisis pour dire des prières oecuméniques.
A l'occasion de ce premier anniversaire, la police kényane était en état d'alerte. Selon le chef de la police, David Kimaiyo, les patrouilles policières avaient "été doublées à travers le pays" et des "unités spéciales" se tenaient "prêtes à toute éventualité".
Commando identifié
Selon les enquêteurs et médecins légistes, les quatre assaillants sont morts dans les heurts avec les forces kényanes au cours du siège.
Pour la première fois, un quotidien kényan a identifié dimanche les quatre hommes, âgés de 19 à 23 ans, selon lui. L'un d'eux était un ressortissant norvégien d'origine somalienne alors que deux autres étaient, selon le média, des réfugiés somaliens établis au Kenya.