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Kenya: les forces de l'ordre ont mis 7 heures pour intervenir à Garissa. La presse fulmine

La presse kenyane s'est déchaînée ce dimanche contre l'extrême lenteur des forces de l'ordre pour intervenir sur le massacre de l'université de Garissa. Une désorganisation déjà dénoncée lors de la tuerie du centre commercial Westgate en 2013, à Nairobi.

05 avr. 2015, 11:40
Les premiers militaires sont arrivés sur le campus bien longtemps après les premiers journalistes, eux aussi partis de Nairobi.

Les forces spéciales kényanes ont mis au moins sept heures jeudi pour se déployer face au commando d'islamistes somaliens qui massacrait des étudiants de l'université de Garissa, a critiqué dimanche la presse locale. "Il s'agit d'une négligence qui frise l'acte criminel", affirme un éditorial,

L'alerte a été donnée à l'unité d'élite de la Recce Company de Nairobi, une brigade paramilitaire spéciale, dès les premières informations connues jeudi vers 5 h 30 locales au sujet de l'attaque lancée avant l'aube dans cette ville du nord-est du Kenya, à 365 km de Nairobi.

Mais la principale équipe militaire n'est parvenue sur le site qu'à partir de 14 heures, selon le grand quotidien kényan Nation. Celui-ci relève cependant que le premier avion transportait le ministre de l'Intérieur et le chef de la police.

"Il s'agit d'une négligence qui frise l'acte criminel", affirme un éditorial, rappelant que les "hommes armés qui ont tué des dizaines d'étudiants avec un plaisir évident ont pris tout leur temps".

Journalistes premiers sur place

Certains journalistes partis de Nairobi pour Garissa après les premières informations sont même arrivés avant les forces spéciales, pourtant transportées par avion, ont noté des correspondants.

Le ministre de l'Intérieur Joseph Nkaissery s'est déjà défendu contre ces critiques en déclarant que l'attaque était "un de ces incidents qui peut surprendre n'importe quel pays".

Mais trois jours après le massacre qui a fait 148 morts, dont une majorité d'étudiants chrétiens, la presse dominicale restait très remontée contre la lenteur de la réponse du gouvernement.

 

Répétition des erreurs de Westgate

Ce n'est que vers 17 heurees, une heure avant la fin du jour, que les soldats ont pénétré dans le dortoir où les assaillants étaient retranchés, apparemment pour empêcher que le siège ne se prolonge, comme lors du massacre du centre commercial du Westgate de septembre 2013 à Nairobi, qui dura quatre jours et fit 67 morts.

"Cela défie la raison de voir que de nombreuses erreurs dont on avait été témoins lors du siège du Westgate - dont le déploiement tardif d'unités spéciales de la police - se sont répétées à Garissa", poursuit The Nation.

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