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Khodorkovski dénonce le "procès politique" des Pussy Riot

La détention en Russie de trois jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot est un "procès politique", a dénoncé l'ex-magnat du pétrole russe emprisonné Mikhaïl Khodorkovski.

16 août 2012, 15:35
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Les trois jeunes filles du groupe Pussy Riot vivent un "procès politique" , a dénoncé l'ex-magnat du pétrole russe emprisonné Mikhaïl Khodorkovski. Leur détention est destinée à affaiblir l'opposition au président Vladimir Poutine, selon lui.

"Il s'agit sans aucun doute d'un procès politique. L'objectif est de donner une leçon aux critiques du régime", dit M. Khodorkovski, en détention depuis 2003, dans une interview publiée jeudi par les quotidiens "Tages-Anzeiger" et "Der Bund".
 
Selon ce célèbre prisonnier, qui a correspondu par l'intermédiaire de ses avocats avec ces quotidiens, "les ordres viennent d'en haut" dans ce procès. "Le tribunal va seulement confirmer un jugement écrit quelque part en dehors du tribunal - chez le procureur ou une autre institution étatique", a ajouté M. Khodorkovski.
 
Les trois jeunes femmes membres du groupe sont jugées depuis fin juillet pour avoir chanté le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" contre Vladimir Poutine, dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Et le verdict est attendu vendredi.
 
La juge chargée du procès a été placée sous protection de l'Etat à la suite de menaces, a dit jeudi une porte-parole du tribunal.
 
Soutien
 
Le procureur a requis trois ans de camp à l'encontre des trois jeunes femmes coupables selon lui de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse".
 
Elles ont reçu les encouragements de nombreux artistes comme Madonna, Paul McCartney, les Red Hot Chili Peppers, Peaches et Faith No More. Et Amnesty International a remis jeudi à l'ambassade de Russie à Londres une pétition en faveur du groupe.
 
Malgré ce procès qui a provoqué des réactions au niveau international, M. Khodorkovski a estimé que l'opposition politique russe n'était pas affaiblie.
 
Selon ce critique du Kremlin, le président russe reste persuadé du soutien de la majorité de la population. "Je pense que Poutine considère effectivement qu'une grande partie de la population le soutient. Mais ce n'est pas le cas", a-t-il dit.
 
Appel auparavant
 
L'ex-dirigeant du géant pétrolier russe Ioukos a insisté sur le fait que la contestation devait uniquement être pacifique. "Il faut obtenir une libéralisation de la société, des élections justes, une justice et des médias indépendants (et) la fin de la répression contre l'opposition et ses militants", a-t-il indiqué.
 
Il avait appelé il y a une semaine à la clémence en raison de l'âge des accusées et déclaré que la façon dont elles étaient traitées jetait le discrédit sur la Russie.
 
"Il est pénible de suivre les événements qui se déroulent au tribunal de Moscou où sont actuellement jugées Macha, Katia et Nadia", écrivait Mikhaïl Khodorkovski sur son site. "Le terme 'jugées' ne peut être entendu ici que dans le sens dans lequel il était utilisé sous l'inquisition du Moyen-Age", avait-il également ajouté.
 
"J'ai vraiment honte pour l'absence de scrupules de l'Etat qui fait honte à notre Russie", avait-il écrit dans un communiqué publié sur son site.
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