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Kiev évoque des "dizaines de morts" après des tirs rebelles

Selon l'armée ukrainienne, les rebelles pro-russes auraient attaqué un convoi d'autocars de réfugiés venant de Lougansk, provoquant la mort de dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants.

18 août 2014, 19:34
Pro-Russian rebels park a tank on their base near the town of Krasnodon, eastern Ukraine, Saturday, Aug. 16, 2014. Tanks and APC's manoeuvre on the Ukrainian side of Ukrainian-Russia border as the humanitarian convoy on the other side of the frontier is still unmoved. (AP Photo/Sergei Grits)

Des tirs sur des réfugiés ont fait plusieurs dizaines de tués parmi les civils lundi dans l'Est de l'Ukraine. L'armée et les rebelles se renvoient la responsabilité de ces violences. De son côté, le gouvernement ukrainien change de stratégie face aux rebelles.

Les rebelles ont "tiré sur une colonne de réfugiés près de Lougansk sur la route entre Khriachtchouvate et Novosvitlivka avec des (lance-roquettes multiples) Grad et des mortiers livrés par la Russie", a dit le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. Il a plus tard évoqué des "dizaines de tués".

Le vice-Premier ministre de la République populaire de Donetsk, proclamée par les séparatistes, Andreï Pourguine, a répliqué en affirmant que les rebelles ne disposaient pas des moyens de mener une telle frappe.

"Les Ukrainiens ont eux-mêmes bombardé constamment cette route avec des avions et des (missiles) Grad. Il semble qu'ils aient à nouveau tué des civils, comme ils le font depuis des mois, a-t-il déclaré.

Plusieurs soldats tués

Un site d'informations proche des séparatistes a rapporté en revanche que rebelles et armée ont échangé des tirs d'artillerie dans le secteur où circulaient les cars de réfugiés.

Selon M. Lyssenko, ces réfugiés ont emprunté un couloir humanitaire au nord de Lougansk, bastion des insurgés prorusses, par lequel plus de 1800 personnes ont fui la ville en deux jours. Ils sont ensuite tombés "en pleine zone de combats". Il a par ailleurs fait état de neuf soldats ukrainiens tués et 20 blessés en 24 heures dans l'Est, alors qu'une opération militaire est en cours pour reprendre Lougansk aux insurgés.

Changement de stratégie

Dans ce contexte, le président ukrainien Petro Porochenko a amorcé lundi un changement dans sa stratégie militaire pour le conflit dans l'est de l'Ukraine. Il entend désormais regrouper ses forces pour isoler les zones contrôlées par les rebelles et couper leur accès à la frontière russe.

Jusque là, la tactique ukrainienne était d'encercler et d'assiéger les principaux bastions des insurgés prorusses, au prix de combats de plus en plus meurtriers. L'armée éprouve en outre de grandes difficultés pour entrer dans les villes où les combats feraient de nombreuses victimes.

M. Porochenko a par ailleurs confirmé les déclarations du "Premier ministre" rebelle Alexandre Zakhartchenko, qui s'était félicité vendredi d'avoir reçu des blindés et 1200 soldats venus de Russie, où ils ont suivi un entraînement de quatre mois. Cette information avait été démentie par Moscou.

"Une partie de ce matériel a été détruit. Pour ce qui est du reste, nous prenons des mesures pour qu'il le soit", a-t-il dit. Kiev avait assuré la semaine dernière avoir en partie détruit une colonne de blindés qui avait pénétré sur son territoire.

Pas de progrès

Sur le front diplomatique, peu de progrès ont été faits lors de la réunion dimanche à Berlin entre les chefs de la diplomatie ukrainien, russe, français et allemand.

Moscou a déploré l'absence d'avancées sur un règlement politique du conflit. Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, les Ukrainiens ont notamment exigé que Moscou assure "l'impénétrabilité de la frontière", par laquelle transite selon Kiev du matériel et des combattants pour renforcer les insurgés prorusses.

Donetsk ciblée

"Quatre points ont été abordés: le cessez-le-feu, le contrôle de la frontière, l'aide humanitaire et le processus politique. Des progrès ont été enregistrés mais le contexte est difficile", a confirmé une source diplomatique française. Les ministres doivent désormais "en parler à leurs présidents".

Cette réunion a eu lieu dans un contexte de plus en plus difficile sur le terrain: après Lougansk, c'est le bastion insurgé de Donetsk, assiégé par l'armée ukrainienne, qui se voit à son tour privé d'eau courante. Des tirs ont endommagé une ligne électrique qui alimente sa principale usine de traitement d'eau.

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