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Kiev reste sourd aux propositions de soigner Timochenko à l'étranger

Le premier ministre ukrainien Mykola Azarov est resté sourd mercredi aux propositions de faire soigner à l'étranger l'opposante Ioulia Timochenko pour résoudre la grave crise entre son pays et l'UE. Il a assuré disposer en Ukraine des "meilleurs médecins".

16 mai 2012, 17:38
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Il a accusé l'ancienne première ministre de vouloir se faire passer pour une "martyre". Interrogé sur les propositions allemande et russe d'accueillir Mme Timochenko pour des soins médicaux, M. Azarov, actuellement en visite à Bruxelles, a affirmé: "elle peut bénéficier de la meilleure assistance et de l'avis des meilleurs experts en Ukraine".

"Son état de santé est peut-être semblable à celui de millions d'hommes et de femmes dans notre pays", a-t-il assuré. "Le problème, c'est qu'elle refuse catégoriquement tout examen médical", a-t-il relevé. Et alors que Kiev a autorisé un médecin allemand à se rendre à son chevet, même à lui, "alors qu'elle dit lui faire confiance, elle a refusé des tests sanguins", a-t-il déploré.

Mme Timochenko a été condamnée en octobre à sept ans de prison pour avoir conclu en 2009, lorsqu'elle était premier ministre, des accords gaziers avec la Russie considérés comme défavorables à son pays.

Mme Timochenko proteste

L'opposante, qui souffre de hernies discales et vient de mettre un terme à une grève de la faim de 20 jours, a suspendu son traitement pour protester contre la divulgation d'informations sur le déroulement de ses soins à la clinique publique de Kharkiv. Elle a accepté de reprendre ses soins en fin de journée, a indiqué son avocat.

Plusieurs responsables européens ont menacé de ne pas assister aux matches de l'Euro-2012 de football en Ukraine. "Cette campagne de calomnies est orchestrée contre l'Ukraine alors que nous sommes engagés sur la voie des réformes", a déploré M. Azarov.

Toutefois le premier ministre ukrainien estime être en mesure de sortir de la crise avec les Occidentaux par le "dialogue", en expliquant à ses partenaires européens comment Mme Timochenko a été reconnue coupable d'avoir "falsifié des documents" pour pouvoir signer les contrats de gaz "alors que le gouvernement était contre".

"Quand on explique"

"Quand on explique ces détails, alors les gens comprennent finalement la situation", a-t-il estimé en soulignant: "Je ne peux pas accepter l'accusation selon laquelle nous serions les persécuteurs politiques de Mme Timochenko".

Kiev et l'Union européenne viennent de négocier un accord d'association doté d'un ambitieux volet commercial, mais que les Européens se refusent à signer et ratifier tant que la question des "procès politiques" à l'encontre de Mme Timochenko et d'autres opposants ne sera pas réglée.

Une autre procédure judiciaire pourrait déboucher sur des accusations très graves à son encontre, dans le cadre du meurtre d'un député ukrainien en 1996.

"Les enquêteurs ont des données et des informations selon lesquelles des tueurs ont été engagés, et selon lesquelles le paiement pour leurs activités a été réalisé à partir des comptes personnels de Mme Timochenko", a assuré M. Azarov en précisant que "l'enquête est en cours".

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