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Kiev reverra ses engagements de paix après le vote séparatiste

Le plan de paix en Ukraine en a pris un coup au lendemain des élections séparatistes. Alors que l'Europe met encore la Russie en garde qui a appelé Kiev à cesser son opération militaire dans les territoires séparatistes, Petro Porochenko a averti que son pays allait revoir ses engagements de paix.

04 nov. 2014, 07:02
Petro Porochenko s'est adressé lundi soir à la nation. Il a expliqué que l'Ukraine va "revoir son plan d'action" après le vote de dimanche qui constitue "une violation grossière" du protocole de Minsk du 5 septembre" conclu entre l'Ukraine et les séparatistes avec la participation de la Russie et de l'OSCE.

Au lendemain des élections séparatistes dans l'est de l'Ukraine, l'Europe a mis en garde lundi la Russie qui de son côté a appelé Kiev à cesser son opération militaire dans les territoires séparatistes. En soirée, le président ukrainien a prévenu que son pays va revoir ses engagements de paix.

Petro Porochenko s'est adressé lundi soir à la nation. Il a expliqué que l'Ukraine va "revoir son plan d'action" après le vote de dimanche qui constitue "une violation grossière" du protocole de Minsk du 5 septembre" conclu entre l'Ukraine et les séparatistes avec la participation de la Russie et de l'OSCE.

Le président a annoncé que le conseil de sécurité nationale et de défense va se réunir mardi. Il abordera la suppression de la loi sur le "statut spécial" des régions séparatistes approuvée en septembre. Elle leur donnait pour trois ans une large autonomie et garantissait notamment l'amnistie à une partie des combattants.

L'adoption de ce texte avait été largement interprétée comme une "capitulation" des autorités ukrainiennes après une série d'échecs militaires face à l'offensive des rebelles soutenus, selon Kiev et l'Occident, par des troupes régulières russes.

L'aéroport de Donetsk sous les bombes

 

Pour le président ukrainien, cette loi sur le "statut spécial" n'a plus de sens après son rejet par les rebelles. Ce texte "jouait un rôle important pour arrêter l'agression extérieure" et montrer la volonté de l'Ukraine en vue d'une désescalade, a-t-il argumenté.

 

Sur le terrain, les bombardements ont repris lundi près de l'aéroport de Donetsk après une accalmie relative dimanche. De longues colonnes de fumée noire s'élevaient de plusieurs endroits autour du site.

Légitimation

Dimanche, six mois après le début des hostilités qui ont fait plus de 4000 morts dans l'Est de l'Ukraine, les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk ont élu leurs "présidents" et "parlements". Ce vote a été présenté comme devant légitimer les autorités séparatistes.

Il a confirmé dans leurs fonctions les chefs rebelles désignés en août. Le "Premier ministre" de la République autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, 38 ans, a été élu "président" avec 77,51% des voix. A Lougansk, l'ex-militaire de 50 ans Igor Plotnitski, très attaché au passé soviétique, a obtenu plus de 63% des suffrages, selon les autorités autoproclamées.

Nouvelles sanctions

Après le résultat du scrutin, la Russie a dit "respecter" le choix du peuple. Elle a appelé lundi l'Ukraine à mettre fin à son opération militaire dans l'Est, estimant que les dirigeants rebelles élus avaient désormais la légitimité nécessaire pour dialoguer avec les autorités ukrainiennes.

Alors que l'Union européenne a dénoncé un "nouvel obstacle" sur la voie d'un règlement pacifique, Berlin n'a pas exclu de nouvelles sanctions européennes contre la Russie, déjà lourdement frappée. Les Etats-Unis ont contesté la légitimité du vote.

La Maison-Blanche a quant à elle condamné un processus "illégitime" après les "prétendues élections" séparatistes. "Plus généralement, le non-respect par Moscou de ses obligations dans le cadre des accords de Minsk remet en cause son engagement à soutenir une solution pacifique au conflit dans l'Est de l'Ukraine", a-t-elle ajouté.

Quant au président français François Hollande, il a contacté son homologue russe Vladimir Poutine, l'appelant à ne pas reconnaître ces élections"qui pourraient mettre en cause l'intégrité territoriale" de l'Ukraine.

Relations au plus bas

Ces élections constituent un nouvel épisode de la confrontation sans précédent entre Moscou et l'Occident. Les relations entre le Kremlin et l'Occident ont touché le fond après l'annexion en mars par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et la rébellion prorusse dans l'Est de l'Ukraine.

Un cessez-le-feu a été conclu à Minsk le 5 septembre. Toutefois, malgré la baisse de l'intensité des combats, plusieurs centaines de personnes ont été tuées depuis.

Déclaration

En fin de journée, l'ambassadeur ukrainien a fait savoir que la Russie s'était opposée durant le week-end aux autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Ceux-ci souhaitaient émettre une déclaration condamnant les élections séparatistes dans l'est de l'Ukraine.

Le texte était proposé par la Lituanie. Il disait que les scrutins dans les régions de Lougansk et Donetsk allaient à l'encontre des accords de Minsk.

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