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Kiev se prépare à la guerre

Les autorités ukrainiennes avaient précisés qu'une intervention de la Russie sur son territoire conduirait à la guerre. Le pays a annoncé dimanche la mobilisation de réservistes et la fermeture de son espace aérien aux avions non civils.

02 mars 2014, 14:15
Des soldats ukrainiens gardent l'entrée d'une base d'infanterie à Privolnoye.

L'Ukraine, qui entend mobiliser ses réservistes afin d'assurer la sécurité et l'intégrité de son territoire, a annoncé dimanche la fermeture de son espace aérien à tout appareil non civil. De son côté, la France prône une suspension de la préparation du sommet du G8 en juin à Sotchi, en Russie.

Le président ukrainien de transition, Oleksander Tourtchinov, qui a annoncé la fermeture de l'espace aérien, a précisé que "toute tentative d'attaquer des installations militaires sera de fait une agression armée directe contre nos pays, et la responsabilité en sera imputée à l'armée et aux dirigeants russes".

"Le ministère de la Défense doit convoquer à travers l'Ukraine tous ceux dont les forces armées ont besoin en ce moment", a pour sa part souligné le responsable du Conseil de sécurité nationale et de défense, Andriï Paroubiï, dans une déclaration télévisée.

Selon lui, cette mesure doit permettre "d'assurer la sécurité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine", après la "violation par la Russie des accords bilatéraux, notamment concernant la flotte de la mer Noire".

"Le ministère ukrainien de la Défense doit organiser des exercices d'entraînement avec les réservistes dans les délais établis par l'Etat-major de l'armée", a-t-il indiqué sans plus de précisions. "Nous avons besoin d'une armée unie", a conclu M. Paroubiï.

La foule sur le Maïdan

Par ailleurs, le parlement ukrainien (Rada) a demandé la venue d'observateurs internationaux près de ses centrales nucléaires. Les députés ont décidé de faire appel aux pays signataires d'un traité nucléaire de 1994, qui garantit la sécurité de l'Ukraine et qui regroupe notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie.

Ces déclarations interviennent au lendemain du feu vert du Parlement russe (Douma) pour le "recours sur le territoire de l'Ukraine aux forces armées russes jusqu'à la normalisation de la situation politique dans ce pays".

Dans le centre de Kiev, quelque 15 000 personnes étaient rassemblées dimanche en milieu de journée sur le Maïdan, la place de l'Indépendance, a constaté un journaliste de l'AFP. D'autres continuaient d'affluer. Programmé depuis plusieurs jours sur le thème "L'Ukraine et la Crimée ensemble", ce rassemblement pourrait prendre une autre dimension au vu des derniers développements.

Suspension du G8

Dans ce contexte explosif, la France a déclaré souhaiter que soit suspendue la préparation du sommet de G8 prévu en juin à Sotchi, en Russie, jusqu'à ce que Moscou respecte de nouveau ses obligations découlant du droit international à la suite de la décision du parlement russe de recourir aux forces armées en Crimée.

"Les décisions qui ont été prises par nos partenaires russes sont contraires aux principes du G7 et du G8", a estimé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, dans l'émission "Le Grand Rendez-Vous" parrainée par Europe 1-i<TELE-Le Monde. Cette position rejoint celle exprimée par Washington qui a indiqué samedi que les Etats-Unis allaient suspendre "leur participation aux rencontres préparatoires du sommet du G8".

La France a aussi condamné "l'escalade militaire russe". Paris souhaite la mise en place d'une médiation dans les plus brefs délais. "Ce serait la meilleure solution, entre les Russes et les Ukrainiens, soit par l'intermédiaire des Nations Unies ou de l'OSCE (l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe)", présidée actuellement par la Suisse (ndlr), a déclaré M. Fabius.

Afflux de réfugiés

Le corps des gardes-frontières russes a déclaré de son côté qu'environ 675 000 Ukrainiens avaient passé la frontière au mois de janvier ainsi qu'en février afin de fuir la situation politique dans leur pays, a rapporté l'agence russe Itar-Tass.

"Si le 'chaos révolutionnaire' continue en Ukraine, des centaines de milliers de réfugiés vont affluer dans les régions russes voisines", ont prévenu les gardes-frontières, évoquant un risque de "catastrophe humanitaire".

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