Entre la Catalogne et Madrid, les velléités ne datent pas d’hier, alimentées par des désaccords culturels, historiques et les maladresses politiques de part et d’autre. Mais ce qui a mis le feu aux poudres ces dernières années touche au nerf de la guerre, l’argent. «L’élément crucial et déclencheur a été l’abandon de la peseta pour entrer dans la zone euro le 1er janvier 1999», analyse Sergio Rossi, professeur de macroéconomie et de politique monétaire à l’Université de Fribourg.
«L’euro a alors remplacé la monnaie espagnole avec un taux de change surévalué, donnant un coup de frein aux exportations espagnoles», explique le spécialiste. «Dans le même temps, la baisse des taux d’intérêt, qui a accompagné l’entrée de l’Espagne dans la zone euro, a favorisé la surchauffe immobilière, à l’origine du miracle économique espagnol.»
C’est ce qui a mis le pays à l’abri de la concurrence étrangère. «Ce n’était pas soutenable sur...