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L'armée française promet le début du désarmement lundi

Les soldats français ont étendu dimanche leur champ d'action dans tout Bangui, la capitale centrafricaine, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka.

08 déc. 2013, 22:30
L'opération militaire française en Centrafrique, qui doit mobiliser à terme 1200 soldats, a débuté avec des patrouilles dans Bangui.

Les soldats français ont étendu dimanche leur champ d'action dans tout Bangui, la capitale centrafricaine, où de premières tensions sont perceptibles avec des éléments de l'ex-rébellion Séléka. Paris a promis le désarmement des groupes armés dès lundi.

"La période d'impunité est terminée", a prévenu dimanche soir le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. "Demain" (lundi), "tout le monde pose les armes", a a affirmé le ministre. Ou alors "on utilise la force pour les faire poser", a-t-il mis en garde.

Pour la deuxième journée consécutive, les soldats français de l'opération "Sangaris" ont été très visibles dimanche sur les boulevards et carrefours stratégiques de Bangui, où l'activité est restée réduite malgré le retour à un calme relatif après les massacres des jours derniers.

Les militaires de Sangaris patrouillent désormais "dans l'ensemble" de la capitale, selon l'état-major français.

Incident près de l'aéroport
Les membres armés de l'ex-rébellion de la Séléka (au pouvoir), selon l'état-major "ont compris qu'ils vont devoir être regroupés, désarmés, que la force française est en train de s'imposer à leurs dépens dans la capitale, ce qui crée une tension", a indiqué l'état-major.

Près de l'aéroport, une patrouille française a répliqué dimanche après avoir été la cible de tirs, selon des témoins. Il n'y a eu aucun blessé côté français. Jeudi, un premier incident survenu également près de l'aéroport avait fait quatre morts dans les rangs de l'ex-Séléka.

De facto, l'avertissement français s'adresse en priorité à ces ex-combattants rebelles, coupables de nombreuses exactions ces derniers mois - pillages, exécutions sommaires - à l'encontre de la population.

Haïs des habitants, qui les voient le plus souvent comme des "occupants" venus du Tchad et du Soudan voisins, les ex-Séléka, majoritairement musulmans, sont les seuls à évoluer en armes dans la capitale, face aux milices villageoises et chrétiennes "anti-balaka" (anti-machettes, favorables à l'ancien régime), présentes en brousse ou infiltrées dans les quartiers.

Pays en totale décomposition
La Centrafrique est plongée dans le chaos et un engrenage de violences communautaires et inter-religieuses entre chrétiens et musulmans depuis le renversement en mars du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka.

Ces violences se sont multipliées à Bangui comme en province, dans un pays de 4,6 millions d'habitants en totale décomposition, précipitant l'intervention française dans le pays, officiellement lancée jeudi soir après le vote d'une résolution de l'ONU.

Le matin même, des miliciens anti-balaka avaient lancé une vaste offensive dans plusieurs quartier de Bangui, massacrant de nombreux civils musulmans, et entrainant des représailles sanglantes des ex-Séléka contre la population terrorisée.

En trois jours, 394 personnes ont été tuées, selon un bilan donné dimanche par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. L'opération Sangaris mobilise 1600 militaires français, déployés en appui à une force africaine sur place, la Misca (2500 soldats).

Djotodia ne maîtrise plus ses troupes
"Ils demeureront dans le pays "autant que nécessaire", et jusqu'à la tenue d'élections, selon Paris. L'essentiel des forces françaises est concentré à Bangui, mais des unités sont également déployées dans le nord-ouest du pays, où les affrontements à caractère inter-religieux sont réguliers depuis septembre.

"On attend que les Français rentrent dans nos quartiers pour qu'on ne voit plus tous ces gens armés", expliquait dimanche matin un habitant de Bangui, en référence aux hommes de la Séléka.

Samedi soir, le président centrafricain et ancien chef rebelle Michel Djotodia, apparemment incapable de garder le contrôle d'une partie de ses troupes (supposées être intégrées aux forces de sécurité) a fait l'objet de vives critiques de la part du président François Hollande, plutôt inhabituelles dans la bouche d'un président français.

"On ne peut pas laisser en place un président qui n'a rien pu faire, a laissé faire", a accusé le chef de l'Etat français à propos de M. Djotodia, censé quitter le pouvoir fin 2014 avant l'organisation d'élections.

Note: Ajoute désarmement dès lundi, déclaration de Hollande, incident près de l'aéroport

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