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L'artiste portugaise Joana Vasconcelos pose un hélicoptère à plume à Versailles

Invitée au Château de Versailles, l'artiste portugaise Joana Vasconcelos y a posé un hélicoptère recouvert de plumes roses.

16 juin 2012, 10:33
A partir de mardi, le public pourra découvrir seize oeuvres colorées, généreuses et ironiques de la plasticienne Joana Vasconcelos, première femme à exposer de l'art contemporain à Versailles (près de Paris).

Un hélicoptère recouvert de plumes roses dans les Grands appartements d'accord, un lustre fait de milliers de tampons hygiéniques, non : invitée du Château de Versailles, l'artiste portugaise Joana Vasconcelos a dû adapter ses propositions à ce lieu patrimonial.

A partir de mardi, le public pourra découvrir seize oeuvres colorées, généreuses et ironiques de la plasticienne de 41 ans, première femme à exposer de l'art contemporain à Versailles (près de Paris).

Après le homard géant de l'Américain Jeff Koons (2008) et les fantaisies manga du Japonais Takashi Murakami (2010) qui avaient suscité la polémique, l'artiste apporte son goût de l'artisanat traditionnel portugais, son ironie, ses excès et sa réflexion sur le rôle de la femme dans la société.

Cette fois-ci, le débat a été lancé par l'artiste elle-même. Dans un entretien récent au journal portugais "Diario de Noticias", elle a trouvé "dommage" de ne pas avoir pu présenter à Versailles son lustre monumental "La fiancée" (2005) fait de dizaines de milliers de tampons hygiéniques, l'oeuvre ayant été "censurée", selon elle.

Un terme que réfute Catherine Pégard, présidente du Château de Versailles. "Le choix des oeuvres est le fruit d'un dialogue entre nous et l'artiste", a déclaré vendredi Mme Pégard interrogée par l'AFP.

Début de polémique

"Dès notre première rencontre cet hiver à Lisbonne, j'ai confirmé à Joana Vasconcelos que je ne souhaitais pas que cette oeuvre figure dans l'exposition", explique Mme Pégard, qui a succédé en octobre à Jean-Jacques Aillagon. Pour Koons et Murakami également, certaines oeuvres n'avaient pas été retenues, rappelle-t-elle.

"Les visiteurs de Versailles viennent du monde entier et sont de cultures différentes. Le château n'est pas une galerie. Les oeuvres présentées doivent entrer en résonance avec ce lieu", a poursuivi Mme Pégard.

En mars, lors d'une conférence de presse à Versailles, Joana Vasconcelos avait d'ailleurs déclaré avoir "joué le jeu de (s)'intégrer positivement à Versailles" en mettant de côté certaines oeuvres plus "politiques". "Je m'en tiens à ce que l'artiste a dit ce jour-là", a indiqué Mme Pégard.

Versailles a ouvert largement les Grands appartements à Joana Vasconcelos pour cette exposition qui se tient jusqu'au 30 septembre.

Une paire d'escarpins géants, faits de casseroles et de couverts en inox (2011), a investi la célèbre Galerie des Glaces. L'oeuvre "Lilicoptère" fait sensation : il s'agit d'un véritable hélicoptère recouvert de feuilles d'or, orné de milliers de brillants et paré de plumes d'autruche colorées (rose, saumon, orange). Son intérieur est richement décoré.

Conçue pour l'exposition, "cette oeuvre renvoie au personnage de Marie-Antoinette version Sophia Coppola", au luxe et au glamour de la fin de l'Ancien Régime, souligne Jean-François Chougnet, commissaire de l'exposition.


 
 

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