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L'Assemblée du peuple égyptienne dissoute se réunit malgré l'armée

L'Assemblée du peuple égyptienne, dissoute par la justice, s'est réunie mardi après un décret du président Mohamed Morsi.

10 juil. 2012, 18:58
le président Mohamed Morsi.

L'Assemblée du peuple égyptienne, dissoute par la justice, s'est réunie mardi après un décret du président islamiste Mohamed Morsi ordonnant son rétablissement. Les députés des Frères musulmans et des salafistes étaient présents, mais les élus d'autres partis ont boycotté la session.

"Ce dont nous discutons aujourd'hui c'est du mécanisme d'application" du jugement de la Haute cour constitutionnelle qui a déclaré l'Assemblée invalide, a déclaré à l'ouverture de la session le président de la chambre basse, le Frère musulman Saad al-Katatni.

"Le Parlement connaît très bien ses droits et ses devoirs, n'intervient pas dans les affaires du pouvoir judiciaire et ne commente pas les jugements de la justice", a-t-il ajouté, assurant que les élus respectaient la justice et la loi.

"Je veux souligner que nous ne sommes pas en contradiction avec le jugement", a-t-il encore relevé, avant de lever la session. M. Katatni a indiqué dans un communiqué que le Parlement avait renvoyé l'affaire de l'invalidation de la chambre basse devant la Cour de cassation.

Bras de fer avec l'armée

La position de M. Katatni est conforme à celle de la présidence, pour qui le décret de M. Morsi, également issu des Frères musulmans, "ne contredit ni ne contrevient au jugement de la cour constitutionnelle" car ce dernier peut ne pas être "immédiatement" appliqué.

Le pouvoir et l'armée sont engagés dans un bras de fer depuis la décision dimanche par décret du président Mohamed Morsi de rétablir la chambre basse dissoute à la mi-juin sur décision de la Haute cour constitutionnelle et sur ordre du Conseil suprême des forces armées.

Les Frères musulmans accusent les militaires d'avoir orchestré la dissolution du Parlement pour s'adjuger le pouvoir législatif. Ils dénoncent un véritable "coup d'Etat" et affirment que, pour eux, l'Assemblée du peuple reste valide et garde ses prérogatives.

La cour avait jugé l'assemblée invalide en raison d'un vice juridique dans la loi électorale. Réunie en urgence lundi, elle a rejeté le décret présidentiel en expliquant que ses jugements étaient "définitifs et contraignants pour toutes les institutions de l'Etat".

La Haute cour constitutionnelle a assuré qu'elle "n'était partie prenante dans aucune lutte politique" et que sa mission était de "protéger le texte de la constitution". Elle est néanmoins accusée par plusieurs groupes et hommes politiques d'être biaisée.

Manifestation à la place Tahrir

L'armée a appelé lundi au respect de "la loi et de la constitution". Elle s'est déclarée "confiante que toutes les institutions de l'Etat respecteront ce qui a été dit dans les déclarations constitutionnelles". Mardi, elle n'a pris aucune mesure pour empêcher les députés d'entrer dans l'hémicycle.

Place Tahrir, dans le centre du Caire, des centaines de personnes ont manifesté mardi leur soutien à M. Morsi en criant "A bas le pouvoir militaire". Au même moment, des opposants protestaient contre le décret devant le palais présidentiel.

Quelques minutes avant l'ouverture de la session parlementaire, les Etats-Unis ont exhorté les acteurs politiques égyptiens à dialoguer pour préserver la transition politique dans le pays. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui doit rencontrer M. Morsi ce week-end, a appelé les dirigeants égyptiens au "respect des principes démocratiques" pour sortir de cette confrontation.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est pour sa part dit confiant que l'Egypte surmonterait la crise légale et politique opposant la présidence à la justice et à l'armée, après avoir été reçu par le nouveau président égyptien Mohamed Morsi.

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