Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'audience de Pistorius, accusé de meurtre avec préméditation, est repoussée

L'audience d'Oscar Pistorius est reporté à mecredi matin. Le parquet accuse l'athlète sud-africain d'avoir tué avec préméditation sa petite amie. La défense plaide l'accident.

19 févr. 2013, 17:14
Oscar Pistorius au tribunal.

Le champion paralympique Oscar Pistorius s'est vu accuser mardi par la justice sud-africaine du meurtre avec préméditation de sa petite amie le 14 février. Son avocat l'a défendu avec une déposition détaillée soutenant la thèse d'un accident. L'audience doit reprendre mercredi matin.

Oscar Pistorius est arrivé peu avant 07h00 (06h00 en Suisse) au tribunal de Pretoria. Une centaine de journalistes ont tenté de le suivre dans la salle, ce qui a entraîné un report de l'audience.

Accusation et défense se sont livrées à une première joute lors de cette audience destinée à décider d'une libération sous caution ou non de l'athlète. Pour le parquet, la thèse du meurtre prémédité, passible de prison à vie, ne fait aucun doute.

Dans l'après-midi, Oscar Pistorius, trop affecté pour prendre la parole, a fait lire à son avocat Barry Roux une déposition. Il y raconte comment il a tué Reeva, la prenant pour un cambrioleur.

"Nous étions très amoureux. Nous ne pouvions pas être plus heureux (...) Elle m'avait fait un cadeau (pour la Saint-Valentin) mais tout en disant que je ne pourrais l'ouvrir que le lendemain", a poursuivi l'avocat, déclenchant une nouvelle crise de sanglots de son client.

Peur terrible

Après une brève suspension d'audience, le temps que l'athlète se calme, l'avocat a repris: "J'ai déjà été victime de violence. Pour cette raison je garde une arme à feu de 9 mm sous mon lit."

Le drame s'est produit vers 03h00 (02h00 en Suisse). "Il faisait nuit noire. J'ai ressenti une peur terrible croyant que quelqu'un était dans les toilettes. Comme je n'avais pas mes prothèses, je me suis senti très vulnérable (...) J'ai tiré sur la porte des toilettes et crié".

La déposition ne mentionne pas une dispute en début de soirée dont la police a fait état. Par ailleurs, Oscar Pistorius affirme avoir mis ses prothèses après avoir tiré, alors que le parquet dit le contraire.

L'athlète raconte ensuite être revenu dans la chambre, et s'être affolé en voyant que Reeva n'était pas dans le lit. Selon sa version, il a alors enfoncé la porte des toilettes, téléphoné à la sécurité de sa résidence, puis s'est précipité dans les escaliers avec Reeva dans les bras.

"Il s'agit de préméditation"

A l'ouverture des débats, le procureur Gerrie Nel avait chargé le champion: "Il a tiré quatre fois (...) la victime a été touchée trois fois alors qu'elle était aux toilettes" et "la porte des toilettes a été défoncée depuis l'extérieur. Nous pensons que la porte était fermée à clé".

"Si je prends une arme, que je me déplace et tue une personne, il s'agit de préméditation", a-t-il expliqué. "La porte est fermée. Cela ne fait pas de doute. Je marche sept mètres et je tue. La raison est que je veux tuer. Voilà tout".

M. Pistorius, héros national, est entré dans l'histoire du sport pour être devenu le premier athlète handisport masculin à participer aux JO des valides, en 2012 à Londres. Il avait couru avec ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin, qui lui ont valu le surnom de Blade Runner.

Dernier hommage

Alors que procureur et avocat bataillaient à Pretoria, les proches de Reeva Steenkamp lui ont rendu un dernier hommage dans un crématorium privé de Port-Elizabeth. "C'était un ange", a dit un ex-jockey qui avait travaillé avec son père. Rien, selon lui, n'indiquait que Reeva entretenait une relation conflictuelle avec Pistorius.

Les proches de la victime ont réclamé la plus grande fermeté à l'encontre d'Oscar Pistorius. "C'est un danger public (...) Il doit rester en prison. Il a déjà démontré à quel point il peut être dangereux avec ce qu'il a fait à Reeva", s'est indigné cet ex-jockey.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias