L'Australie, engagée aux côtés des Américains dans la lutte contre l'Etat islamique, a relevé vendredi son niveau d'alerte. Cette mesure a été prise face à la menace terroriste représentée par les combattants australiens jihadistes de retour d'Irak et de Syrie.
Un peu plus d'un mois après Londres et pour la première fois depuis 2003, Canberra a fait passer son niveau d'alerte de "moyen" à "élevé", ce qui signifie que, sans nécessairement être imminent, "un attentat terroriste est probable". Le cran le plus haut est "extrême" en cas d'"attentat imminent ou réalisé".
"Les services de sécurité et de renseignement s'alarment du nombre croissant d'Australiens qui oeuvrent pour des groupes terroristes comme l'Etat islamique (EI), le Jabhat Al-Nosra et al-Qaïda. La menace qu'ils représentent augmente depuis plus d'un an", ont indiqué le Premier ministre Tony Abbott et l'Attorney-Général George Brandis, dans un communiqué.
Deux jours après la perquisition d'un centre islamique à Brisbane (sud-est) et l'arrestation de deux hommes soupçonnés d'être des recruteurs pour le jihad, la décision ne s'appuie pas sur "la connaissance d'un projet d'attentat spécifique, mais sur un faisceau d'éléments signalant la probabilité croissante d'un attentat terroriste en Australie", ont-ils assuré.
Engagement jihadiste
Concrètement, la sécurité sera renforcée dans les aéroports, les ports, les bases militaires, autour des bâtiments gouvernementaux et lors de grands événements publics, a détaillé Tony Abbott au cours d'une conférence de presse.
Pour les mêmes raisons, la Grande-Bretagne, traumatisée par les attentats de Londres en juillet 2005, avait fait passer fin août de "substantiel" à "grave" son niveau d'alerte de sécurité, soit le quatrième niveau sur une échelle de cinq. Selon Canberra, les deux niveaux d'alerte sont comparables.
Une soixantaine d'Australiens combattent dans les rangs jihadistes en Irak et en Syrie et une centaine fournit, d'Australie, un soutien actif aux mouvements sunnites radicaux.
Unité d'intervention
L'Australie est fortement engagée aux côtés des Américains dans la lutte contre les combattants islamistes, avec la livraison de matériel militaire, d'armes, de munitions ainsi que d'aide humanitaire par l'aviation.
Le gouvernement a par ailleurs annoncé fin août la création d'un service d'enquête et d'intervention spécialisé dans la neutralisation des candidats au jihad.
Habilitée à surveiller, interpeller et poursuivre les candidats présumés au départ sur les terrains de guerre du Moyen-Orient, cette unité centralisera le travail des différentes agences de renseignements concernées.