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L'auteur de l'attentat de Lockerbie est mort

Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie qui avait fait 270 morts en 1988 en Ecosse, est décédé dimanche à Tripoli en Libye.

20 mai 2012, 15:05
In this December 1988 photo, a police officer walks past the wreckage in Lockerbie, Scotland of Pan Am Flight 103 from London to New York. In late 2003, after years of denial, Gadhafi's Libya acknowledged responsibility for the bombing of the jumbo jet that killed 270 people. As rebels swarmed into Tripoli, Libya, late Sunday, Aug. 21, 2011, and Gadhafi's son and one-time heir apparent Seif al-Islam was arrested, Gadhafi's rule was all but over, even though some loyalists continued to resist. (AP Photo)

Le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, seul condamné pour l'attentat de Lockerbie en 1988 en Ecosse, est décédé dimanche à Tripoli, a annoncé à l'AFP son frère, Abdelhakim al-Megrahi. La plupart des proches des victimes de l'attentat se disent soulagés.

"Il est décédé il y a une heure", soit peu après 13h00, a indiqué Abdelhakim al-Megrahi. Il avait été hospitalisé le mois dernier pour une transfusion sanguine, dans un état "très critique", selon sa famille.

Né le 1er avril 1952 à Tripoli, marié et père de cinq enfants, Megrahi avait été condamné en 2001 à la réclusion à perpétuité pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am au-dessus de Lockerbie, qui avait fait 270 morts.

Il avait été libéré par la justice écossaise pour des raisons humanitaires en 2009, des médecins ayant diagnostiqué un cancer en phase terminale.

Vague d'indignation

Sa libération avait soulevé une vague d'indignation, en particulier parmi les familles des victimes, d'autant plus qu'il ne semblait plus mourant à son arrivée triomphale à Tripoli, et qu'il a survécu jusqu'ici, même s'il était déjà l'année dernière dans un état semi-comateux.

Megrahi avait été remis en 1999 à la justice britannique par son gouvernement. Il avait été inculpés en 1991, à la suite d'une enquête britannique et américaine, pour l'attentat contre un Boeing 747 de la Pan Am, qui avait explosé au-dessus de Lockerbie, en Ecosse.

Megrahi, qui a fait ses études aux Etats-Unis, a fait preuve lors de son procès de sa parfaite maîtrise de l'anglais, se présentant comme le directeur du Centre des études stratégiques de Tripoli.

Services secrets

Selon l'accusation, ce poste n'était en fait qu'une couverture destinée à cacher ses fonctions au sein des services secrets libyens, les JSO, où il aurait exercé de hautes responsabilités, ce qu'il a toujours nié.

Mais c'est son poste de chef de la sécurité des lignes aériennes libyennes qui lui aurait donné la possibilité de perpétrer l'attentat, selon l'accusation.

Toujours selon l'accusation, c'est Megrahi qui aurait négocié l'achat des minuteurs électroniques MST-13 dont l'un a activé la bombe. C'est lui également qui aurait acheté à Malte les vêtements qui ont servi à entourer la bombe.

Son co-accusé, Al Amin Khalifa Fhimah, avait été acquitté à l'issue du procès mais Megrahi a été reconnu coupable en 2001.

Ce n'est qu'en 2003 que la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat puis a payé 2,7 milliards de dollars en guise d'indemnisation aux familles des victimes.

Proches soulagés

Plusieurs proches des victimes de l'attentat se sont réjouis de la mort de Megrahi. «Il a été l'auteur d'une tuerie. Je n'ai aucune pitié pour lui. Il est mort avec sa famille autour de lui, ma fille, à 20 ans, est morte dans des circonstances brutales et horribles», a expliqué une mère de famille sur la chaîne CNN.

«Il était temps» qu'il meure, a pour sa part déclaré toujours sur CNN une autre mère, qui a perdu son fils âgé de 29 ans au moment de l'attentat. «Je suis heureuse qu'il soit mort», a-t-elle résumé.

A l'inverse, le père d'une des victimes, un Britannique, s'était auparavant dit attristé par la mort de Megrahi, qu'il estimait pour sa part innocent.

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